1er mai à Besançon : où en est la convergence des luttes ?

L’édition 2019 a rassemblé 2000 à 3500 manifestants selon les estimations. C’est davantage que les années précédentes. Gilets jaunes, syndicats, partis politiques, militants, étudiants… ont défilé pour des revendications sociales et environnementales.

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2100 manifestants selon la préfecture, 3500 selon Force Ouvrière. C’est plus que les années précédentes qui n’en rassemblaient pas plus de 1500. Sous le soleil et dans une ambiance festive, sûrement due au camion musical de Solidaires, ils quittent la place de la Révolution vers 11h en direction du quai de Strasbourg. A leur tête une banderole « Justice sociale et écologie. Convergence des luttes ». Un cortège dense qui ne semble pas avoir de fin, où les drapeaux et les pancartes constituent une forêt de revendications, où les slogans et chants retentissent, impressionnent les plus jeunes qui vivent leurs premières manifestations.

11h20, le cortège franchit le pont de la République, quand Frédéric Vuillaume, gilet jaune et militant Force Ouvrière, prend la tête du défilé, équipé de son fidèle mégaphone. 11h40 les manifestants arrivent à Granvelle, une grande partie de la foule s’y arrête et investit « le village CGT », l’autre continue sa route en empruntant la rue Mégevand.

Il est pratiquement midi quand survient un face-à-face pacifique de quelques minutes avec la police qui empêche l’accès à la préfecture au niveau de la rue Charles Nodier. Des manifestants discutent avec les policiers, d’autres chantent « police partout, justice nulle part », « personne n’aime la police »...

« Vous ne nous empêcherez pas de manifester ! »

Une vingtaine de minutes après, le gros de la manifestation se dirige vers la place de la Révolution, Grandvelle et/ou Marulaz où doivent se tenir les festivités libertaires, tandis que 200 à 300 personnes continuent vers la Gare d’eau. Elles contournent le commissariat de police et font halte à l’entrée du parking au fond duquel se trouvent quelques policiers. Chants et slogans se font entendre : « vous ne nous empêcherez pas de manifester », ou plus rarement « police nationale, police du capital ». Des policiers effectuent des tirs de grenades lacrymogènes et de LBD lanceur de balle de défense  (lire notre article Non, 200 à 300 Gilets jaunes n'ont pas cherché à envahir le commissariat de Besançon).

À 13h05 les manifestants se regroupent place de la Révolution peu à peu ils se dirigent vers la place Marulaz, dans le but de participer au déjeuner communautaire organisé par le groupe Proudhon de la fédération anarchiste de Besançon.

« Que ce soit le climat ou le social,
rien ne va »

Ce 1er mai était particulier, par la présence à la fois des syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires…), d’associations (Alternatiba, Attac…), de partis et mouvements politiques (La France insoumise, Lutte Ouvrière, NPA, Génération.s, PCF, Fédération anarchiste…), de gilets jaunes... Cette diversité témoigne –t-elle de la convergence des luttes souhaitée par les uns, redoutée par les autres ?

Les deux mots d’ordre, social et écologie, influencent les différentes revendications, pancartes, slogans entendus et vus ce jour-là : « si le climat était une banque, ils l’auraient sauvé », « sans nature pas de futur », ou encore « état d’urgence. Justice sociale et climatique ». Une militante d’Alternatiba d’une quarantaine d’années explique : « les luttes climatique et sociale convergent, elles sont liées l’une à l’autre. Que ce soit le climat ou le social rien ne va… Si des mesures sont prises spécifiquement pour le climat ou pour le social, elles impactent l’autre de manière négative. Pourtant, il existe des moyens d’améliorer les deux causes, sans dégrader l’une des deux ... Il faut casser ce système qui ne fonctionne pas ». Jérôme, cheminot syndiqué à la CGT, affirme : « dans l’histoire, les conflits sociaux ont toujours créé une union. Il faut juste trouver des revendications communes ».

Cette unité entre les différents acteurs sociaux peut-elle durer ? Rencontrerons-nous des syndicats, associations, mouvements politiques sur les prochains actes des gilets jaunes ? A cela Jérôme répond : « S’il y a des idées communes, si on trouve des socles communs, du tous ensemble, alors oui, on y sera… La difficulté, c’est de tomber d’accord avec les gilets jaunes sur les mêmes revendications ». La militante d’Alternatiba déclare : « il faut qu’on reste soudé... Il faut réunir toutes les luttes en une seule », laissant entendre que son mouvement pourrait se joindre aux gilets jaunes dans les semaines à venir.


Frédéric Vuillaume, gilet jaune et militant Force Ouvrière, prend la tête du défilé, équipé de son fidèle mégaphone.

 

Groupe jouant place Marulaz.


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