Valérie Lemercier dans la peau d’« Aline »

C’est peut-être le rôle de ma vie », estime Valérie Lemercier, qui a joué et réalisé « une fiction librement inspirée de la vie de Céline Dion ». (Sortie le 10 novembre)

Valérie Lemercier et Céline Dion ont en commun d’être issues de famille nombreuse, d’être des femmes de scène, des artistes qui connaissent la vie de tournées et tout ce qui va avec. Mais dans le film qu’elle a réalisé, « une fiction librement inspirée » de la vie de la chanteuse, Valérie Lemercier n’incarne pas Céline Dion, elle y joue « Aline », sorte de double de la star québécoise. « Je ne l’ai jamais rencontrée », assurait la comédienne, avant la prochaine sortie de son film le 10 novembre, un an après la date prévue initialement. Entre-temps, Valérie Lemercier aura monté en juillet les marches du Festival de Cannes, où son long-métrage était sélectionné hors compétition.

De Céline, Valérie a tout lu, tout vu, et a injecté ce tout dans l’histoire d’Aline, quatorzième enfant de la famille Dieu, née au Québec à la fin des années 60. Toute ressemblance entre Céline Dion et Aline Dieu est donc tout à fait volontaire ; mais si Céline a souvent été l’objet de moqueries, c’est « au premier degré » que Valérie raconte Aline. « L’axe, c’est l’histoire d’amour », dit-elle, touchée par « son courage, sa solitude, sa franchise ».

Les concerts et les shows de la star canadienne ont été reconstitués avec précision, avec la voix de la chanteuse Victoria Sio qui interprète les fameux tubes.

« Elle m’inspire, elle me fait rire, elle a un destin incroyable. Plein de choses m’ont fascinée dans cette vie, dans cette histoire d’amour unique qu’elle a eue. Je me suis engouffrée dans cette histoire avec délectation. Elle s’est beaucoup racontée, elle s’est beaucoup confiée à son public, qui la connaît depuis qu’elle a douze ans », raconte Valérie Lemercier, qui s’est donc glissée dans la peau d’« Aline », aussi bien gamine qu’adolescente, jeune femme puis moins jeune. « Cela m’a amusée de la jouer à tous les âges, je l’ai surtout beaucoup observée, c’est juste regarder, quand j’étais enfant j’imitais mes tantes », dit-elle, « J’ai toujours aimé jouer les petites filles, même si je ne le suis plus depuis très longtemps ».

« J’étais détendue, décontractée et concentrée »

Avec son visage numériquement rajeuni sur un corps de fillette, elle fait parfois penser à cette candidate de « L’école des fans » qu’elle avait interprétée jadis avec Les Nuls ; mais pas de parodie ici, les effets très spéciaux font qu’on accepte finalement cette bizarrerie. « C’était amusant à jouer parce que cette fille est amusante à regarder. C’est peut-être le rôle de ma vie, c’était joyeux à faire, j’étais détendue, décontractée et concentrée », assure l’actrice.

Entre sa mère (jouée par Danielle Fichaud), son manager et futur mari (incarné par Sylvain Marcel), la toute jeune Aline interprété également par Valérie Lemercier grâce à d’astucieux trucages numériques.

Physiquement, Aline ne ressemble pas à Céline, mais elle en a les attitudes, les gestes, la silhouette, les tenues, et presque la voix, qui est en fait celle de l’excellent chanteuse Victoria Sio dans l’interprétation des tubes. Le film est ainsi un vrai-faux biopic d’Aline/Céline (des prénoms de chansons), avec un tronc commun : une famille de musiciens, une voix puissante, la rencontre avec son René qui ici est prénommé Guy-Claude (incarné par Sylvain Marcel), manager qui va faire de la môme aux vilaines dents une star internationale, et son épouse malgré la différence d’âge.

L’actrice-réalisatrice française s’est entourée de nombreux acteurs québécois (dont Danielle Fichaud qui incarne Sylvette, la maman d’Aline), et a accordé une très grande importance à la reconstitution, les décors, les costumes, jusqu’au kitsch des luxueuses maisons et des galas de Las Vegas. « On n’est pas là pour se moquer », assure Valérie Lemercier, qui a beaucoup de tendresse pour le modèle de son personnage : « Céline a beaucoup d’auto-dérision, elle est très drôle elle-même. On peut faire rire sans se moquer, l’humour est dans le décalage, ce n’est pas un humour méchant ».

En ouverture du film, Robert Charlebois dit dans sa belle chanson qu’il est « un gars ben ordinaire ». Au final, Aline en fait sa propre version, en femme elle aussi « Ordinaire », chanteuse et icône populaire, désormais star d’un cinéma tout aussi populaire.

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