« Petite leçon d’amour » et de vie

La musique est aussi légère que le contenu dans cette comédie fantaisiste, réalisée par Eve Deboise. (Sortie le 4 mai)

Faire se rencontrer deux inconnus est une recette classique des comédies sentimentales. Eve Deboise (qui avait tourné « Paradis perdu ») utilise elle aussi ce schéma dans la « Petite leçon d’amour » qu’elle nous donne. Première inconnue, Julie (jouée par Laetitia Dosch), qu’on découvre à la pharmacie, où elle veut faire l’achat d’un test de grossesse ; un acte banal qui tourne au sketch, annonçant le reste du film, qui est une suite de saynètes et de personnages secondaires.

Dans un bar en face d’un lycée, Julie poursuit ses achats : un club-sandwich et une coupe de champagne, réglés avec un chèque qu’on imagine sans provisions. Sur la banquette à côté, elle découvre une chemise cartonnée, rouge, qui contient des copies de devoirs de maths, et une lettre d’amour. Lettre qu’elle devine écrite par une lycéenne à son prof, et se termine par une menace de se suicider, à l’aube. La jeune femme décide alors de retrouver le prof, Mathieu (incarné par Pierre Deladonchamps), qu’elle dégotte à sa sortie d’une convocation chez le proviseur. Déterminée à convaincre l’enseignant de retrouver la jeune fille, et éviter qu’elle ne mette fin à ses jours, elle s’impose dans sa petite voiture et sa petite vie.

Rencontres d’une nuit de galères

Fatigué, stressé, mal rasé, le prof au vieil imper a déjà bien des soucis : il est en plein divorce, se démène pour la garde de sa fille, dort dans sa petite voiture, et est en train de virer alcoolo. Julie ne va pas beaucoup mieux : promeneuse de chiens qu’elle égare, c’est un boulet au féminin, du genre un peu dingue, à inventer des bobards et attirer les emmerdes. Ce qui ne manque pas d’arriver durant toute cette nuit où Julie et Mathieu recherchent ensemble, dans Paris et sa banlieue, une certaine Océane, qui aurait écrit la fameuse lettre. Aussi paumés l’un que l’autre, ils font une série de rencontres (un pharmacien qui cite Confucius, une tortue qui a réponse à tout…) au cours de cette nuit de galères qui va pourtant leur faire du bien.

On voit bien qu’il leur faut sortir des ténèbres et aller vers la lumière, mais il nous tarde que le jour se lève au petit matin. Le film est enveloppé d’une musique légère, mais malheureusement aussi légère que le contenu ; ce conte moderne, qui se veut fantaisiste, ludique, patine dans le noir et tombe à plat (rythme, jeu, scénario ?). Cette « Petite leçon d’amour » et de vie n’est assurément pas une leçon de cinéma.

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