Une nouvelle chronique faune sur Factuel

Hymne à la survie du sauvage et de la biodiversité, de la richesse de la nature, ce nouveau rendez-vous proposé par un naturaliste expérimenté vivant en Franche-Comté, entend dépasser les idées reçues et outrageusement colportées. Vous doutiez-vous par exemple des conséquences bénéfiques sur le plan sanitaire des prédateurs sur les populations de proies ?

Un peu de sérieux. Cette nouvelle chronique prétend sortir du sérail des idées reçues – et outrageusement colportées. C'est un hymne à la survie du sauvage et de la biodiversité, de la richesse de la nature. Des tranches de la vie animale cernées judicieusement mais malicieusement, un peu décalées mais fondamentalement honnêtes, justifiables et globalement scientifiquement correctes à défaut de politiquement…

Lorsqu’on l’ouvre – la parole ou l’ écriture – c’ est que l’on a quelque chose à partager. C’est que l’on pense humblement être placé à un carrefour de perceptions, de connaissances et vouloir partager ses observations... à toute fins utiles.

Fondamentalement les sciences du vivant sont inexactes, mouvantes avec le temps, les nouvelles technologies... (c’est pas les maths) car en perpétuel « redressement ». Ainsi depuis Erasthotene – 3e siècle avant Jésus-Christ – la terre est moins plate, et depuis Galilée de moins en moins le centre de l’univers... Bientôt l’humain ne sera-t-il plus le Centre schizophrène du vivant ?

Autrefois, les seuls reporters de la nature étaient chasseurs, pêcheurs, éleveurs, empailleurs... et donnaient une version dénaturée de la faune parce qu’en conflit / agression envers les bêtes. Ce contact du type violent envers l’animal se traduisant par un musée des horreurs d’images d’Épinal… le loup cruel, le vautour sanguinaire… Pour le trappeur, l’empailleur et autre viandeur, l'animal était donc toujours présenté agressif... puisque agressé.

En vrai, l’animal sauvage (du latin silva, la forêt) est celui qui vit sans l’homme - voire le fuit - par opposition au domestique (de domus, la maison) qui vit dépendant et apprivoisé, plus ou moins dominé.

Fondamentalement la plupart des animaux sauvages redoutent l’humain , ils possèdent une distance de fuite spécifique et contextuelle selon les persécutions, les saisons… et une distance critique si acculés, blessés, stressés, reins brisés... ils sont contraints de se défendre.

La distance critique du chat, domestique ou forestier est seulement de 30 cm, soit l’allonge d’une patte et griffes rétractiles aiguisées. A taille égale, et en face à face, le félin a ainsi l'avantage sur le canin moins bien doté en arme blanche de poing. (voir la photo ci-dessus du face à face félin/canin)

J'entends la chouette, le renard et la belette...

Le renard est avant tout un raticide naturel et gratuit et peu croqueur de poules depuis l’invention des enclos grillagés.

La chouette ne porte pas malheur depuis l’ électricité car les humains ne restent plus debout éveillés uniquement pour accompagner les mourants. L'origine de la superstition de l’oiseau de malheur vient du fait qu’on ne l’entendait qu’à cette malheureuse occasion.

Les quelques écrits anciens animaliers étaient systématiquement copiés et devenaient « vérité » par simple reconduite non vérifiée. Certains auteurs cynégétiques n’hésitant pas à colporter rumeurs et erreurs volontairement, par esprit corporatiste - les ennemis de mon gibier sont mes ennemis. Ainsi la minuscule belette (120 grammes et 20 cm) devenait sous leur plume un monstre sanguinaire égorgeant lièvres et chevreuils. La belette reste méconnue et confondue avec l’hermine, plus grande et blanche en hiver.

Savoir se contenter de petites proies faciles et nombreuses

Ce défaut de perspective, qui mène à l’intoxication influencée, est encore fort utilisé pour dénigrer les « nuisibles ». Hypocritement maintenant dénommés ESOD. Espèce Susceptible d’Occasionner des Dégâts – (humains non inclus) – étant plus politiquement correct que puants, nuisibles, becs crochus... mais en vrai toujours arbitrairement persécutés.

Tous les auteurs se copiant, les approximations perdurent. Ainsi le lynx qui met une petite semaine à consommer une grosse proie – quand il a la chance d’en attraper – économe l’ animal devient : le lynx dévore un ongulé chaque semaine. Or un prédateur, même sophistiqué comme le lynx, doit savoir se contenter de petites proies faciles et en nombre comme les rongeurs.

Un peu de sérieux : un lynx poids moyen 20kg ne peut consommer 20kg de chevreuil ou chamois chaque semaine. On rencontre rarement le félin et jamais de lynx obèses. C’est comme si un chien de 20kg consommait 20 kg de viande par semaine toutes les semaines.

En consommation, la proportion pour un carnivore est de 10% de son propre poids par jour – si possible (sauf jeûne, malchance….) . Un prédateur sauvage n’a pas la pâtée offerte tous les jours, s’il a l’ aubaine de se faire une grande proie qu’il consommera intégralement – sauf piratage – il doit aussi savoir se contenter de petites proies faciles et abondantes comme les rongeurs.

Le renard avale des vers de terre, insectes, limaces et rongeurs et ne s’intéresse guère au lièvre trop puissant ou à l’oiseau qui lui, peut se dérober en volant.

Petite comparaison. Un renard ou un chat de poids moyen de 5 Kg consomme 300 grammes par jour. Un lynx ou un chien de 30kg consomme de 1 à 2 Kg par jour, voire plus ou moins. Un humain de 70kg consomme de 1à 2 Kg par jour, voire plus ou moins.
Pour un poids/masse de dizaines de kilos la consommation hebdomadaire reste proportionnellement faible et ne monte pas en flèche.
Le besoin en calories est fonction des dépenses énergétiques.
Corrélativement, dans la nature la recherche de nourriture est coûteuse en dépenses énergétiques.
Le prédateur aura soin d’ éviter les dépenses, il est économe par nature.
En « maison », le domestique est servi gracieusement et grassement.
Le métabolisme de base, la dépense énergétique sont dépendants du poids et on ne rencontre toujours pas de lynx, chats, renards ou loups en surpoids.

Tout bon prédateur, régi par le loi du moindre effort s’intéressera aux proies abondantes et faciles comme les limaces, lombrics, rongeurs… C’est la sélection quantitative effectuée sur les petites proies en nombre.

Concernant les grandes proies, les animaux malades et blessés sont majoritairement recherchés, identifiés, poursuivis selon la loi biologique de la sélection qualitative.

Le prédateur est un agent vétérinaire salutaire à l’espèce proie en arrêtant la propagation des zoonoses et en dispersant les hardes réduisant ainsi les contagions et épidémies. Ce phénomène de dispersion s’avère aussi très bénéfique pour les bois et les forestiers en limitant les dégâts des ongulés sur les jeunes arbres.

Si la proie est peu coopérative en s’enfuyant, le jeu n’ en vaut pas la chandelle en dépense d’énergie et le prédateur abandonne la poursuite.

Erreurs de taille

Concernant les tailles, poids et densités, il se balade aussi des énormités dues à des confusions. Ainsi des erreurs importantes sont dues aux changements d’échelle.

La livre, norme usitée en milieu rural et cynégétique devient kilo par coquille (un renard fait alors 12 kg au lieu de 12 livres soit 6 kg). De même les hectares devient des km2 et réciproquement et donnent des surpopulations de gibier exagérées aberrantes…

Que de bêtises dans le bêtisier des bêtes que Animal sérial va élucider...

A suivre...

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