Un avion de chasse suisse s’écrase à Glamondans

Il n'y a pas de victime. Outre les questions de sécurité, cet accident pose de nouveau la question des fréquentes et très bruyantes manoeuvres militaires dans le ciel franc-comtois, notamment à proximité des zones urbaines.

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Un avion MacDonnel Douglas F 18 de l'armée suisse s'est écrasé ce mercredi 14 octobre vers 11 h 30 sur la commune de Glamondans, à une quinzaine de kilomètres à l'ouest de Besançon, sur le premier plateau du Doubs. Le pilote a pu s'éjecter. Il a été transporté par hélicoptère au CHU de Besançon. Son pronostic vital n'est pas engagé.

L'accident a eu lieu sur une zone non habitée dont le survol a été interdit par un arrêté du préfet du Doubs. Glamondans est située entre Aïssey et Bouclans, à quelques kilomètres du dépôt d'hydrocarbures de Gennes, classé site Sévéso. La section de recherche de la gendarmerie de l'air de Villacoublay a été chargée de de l'enquête.

Des zones réservées

Un protocole d'accord entre la France et la Suisse permet aux avions helvétiques de s'entraîner en France, plus particulièrement dans les zones réservées à cet effet (voir ici). Ce sont en l'occurrence les zones R158a (plus de 1524 m), R158b (457 à 1524 m), R45D (Doubs, moins de 244 m), R45S1 (Franche-Comté, 244 à 762 m), R45S7 (Jura, plus de 1524 m). Les exercices dans ces zones sont annoncés à l'avance (voir ici) afin de prévenir les autres usagers du ciel. Ces zones, notamment les 158 qui vont de la frontière suisse un peu au sud de Pontarlier et contournent Besançon par l'ouest et le nord, sont utilisées pour des manoeuvres de la chasse française, mais aussi suisse, et parfois américaine ou canadienne. Le F 18 accidenté était-il dans une de ces zones réservées ?

L'activité aérienne militaire semble à plusieurs observateurs très active ces derniers mois. Faut-il mettre cette impression en relation avec l'accroissement des tensions internationales ? « On se prépare à quelque chose », dit l'un. 

L'humidité accroit la transmission du bruit

Quoi qu'il en soit, depuis cinq ans, la présence des avions de l'armée suisse dans le ciel franc-comtois provoque des réactions de la part des habitants qui soulignent le bruit, souvent pénible, parfois très incommodant, ainsi que les dangers encourus (voir aussi ). La nébulosité joue par ailleurs un rôle dans la sonorisation du ciel : plus l'air est humide, plus la transmission du bruit est importante.

En Suisse, le vacarme des avions de chasse, notamment dans les vallées montagnardes encaissées, a conduit à une votation en 2008 dont les initiateurs souhaitaient interdire le survol des zones touristiques en temps de paix. Elle avait été rejetée, mais avait atteint 48% à Genève, 43% dans le Jura et le Valais, 39,5% à Neuchâtel...

 

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