Tramway de Besançon : mise en service en décembre 2014

« Le planning initial tenait compte des risques de fouilles archéologiques ou fonciers. Ces risques n'existent plus, c'est ce qui nous permet de tenir les délais ». Pour Pierre Tissier, de la filiale ingénierie de la Caisse des Dépôts, la disparition d'importants aléas de chantier explique la probable avancée de la mise en service du tramway à décembre 2014 au lieu de mai 2015.

trampalente

« Le planning initial était prudent, tenait compte des risques de fouilles archéologiques ou fonciers. Ces risques n'existent plus, c'est ce qui nous permet de tenir les délais ». Pour Pierre Tissier, directeur des projets urbains de Legis, la filiale ingénierie de la Caisse des Dépôts, la disparition d'importants aléas de chantier explique la probable avancée de la mise en service du tramway de Besançon à décembre 2014 au lieu de mai 2015. Jean-Louis Fousseret, maire de la ville et président de la communauté d'agglomération, est aux anges : « On a six mois d'avance, je prends peu de risque de le dire aujourd'hui », a-t-il indiqué mardi 8 janvier lors d'une conférence de presse transformée en opération de communication organisée à la Chambre de commerce et d'industrie en présence de nombreux entrepreneurs, élus et chefs de services. Il se donne ainsi le beau rôle : conscient de la gêne aux usagers et aux commerçants, il a « mis la pression » sur les entreprises à qui il a « demandé d'accélérer ». L'organisation des travaux en deux tranches confiées à deux groupements d'entreprises concurrentes, l'ouest à Bouygues, l'est à Vinci, permet d'avancer simultanément sur cinq fronts.

Un nouveau calendrier
Janvier 2013 : 5 km de rails sont d'ores et déjà posés.
Avril 2013 : fin du renforcement du quai Veil-Picard.
Mai 2013 : fin des travaux entre la route de Franois et le CHU Minjoz.
Juin 2013 : arrivée de la première rame au centre de maintenance, puis essai à partir d'octobre jusqu'à la Grette.
Décembre 2013 : fin des travaux au centre-ville.
Janvier 2014 : essais jusqu'à la gare Viotte et fin des travaux du centre de maintenance.
Mars 2014 : fin de la pose des 14,5 km de rails, mise sous tension de toute la ligne.
Avril à octobre 2014 : essais sur toute la ligne et mise au point.
Octobre à décembre 2014 : fonctionnement à blanc avant ouverture au public. 

« Le tram dope l'économie locale »

Cette annonce est évidemment une bonne nouvelle politique pour lui alors que l'affaire du tram avait été assez mal engagée quand, en 2009, le préfet avait émis un avis défavorable au tracé initial passant par l'hyper-centre, reprenant les prévenances du ministère en charge du patrimoine... La mise en service prévue pour mars 2014, en pleine élection municipale, était repoussée. Et se profilait la perspective d'une campagne électorale menée en plein chantier rendant pénible la vie quotidienne. Jean-Louis Fousseret l'a tellement bien intégré qu'il indique avec gourmandise la venue à Besançon de Marie-José Roig, maire UMP d'Avignon, le 14 janvier pour visiter le chantier : « A ceux qui sont surpris, je dis que ce n'est pas un problème de droite ou de gauche, mais de volonté ».
Son principal opposant, Jean Rosselot, en fait les frais en y mettant d'ailleurs du sien. Après qu'un journaliste ait demandé « à quand la ligne 2 ? », il présente la future ligne de bus en site propre Viotte-Témis comme une « réparation pour la partie nord de la ville qui n'aura pas le tram » dont il a critiqué jusqu'au principe. Sa sortie a le don d'agacer Jean-Louis Fousseret : « C'est malhonnête de parler de ça devant une assemblée de chefs d'entreprises, de refaire les débats de conseil municipal...» Dans l'amphithéâtre, on hoche la tête et on sourit. On en oublierait presque que le maire a répété pour la énième fois : « mes collègues [ayant l'expérience d'un tram] m'avaient prévenu : on te demandera une deuxième ligne avant même que la première ne soit finie... »

Budget « tenu » ? A confirmer ! 

Durant la demi-heure précédente, il s'était félicité des retombées pour l'emploi du chantier. « La construction du tram dope l'économie locale, il y a du travail pour 500 personnes, 100.00 heures d'insertion ». Jean-Luc Poissenot, le directeur régional de Colas (groupe Bouygues), en avait rajouté :  « Nous sommes à 55% de nos engagements en matière d'emplois d'insertion et nous dépasserons certainement nos objectifs ». Yousri Dachrawi, le représentant de Vinci, avait renchérit : « Nous avons créé 30 emplois courts ou longs pour le chantier ». Frédéric Bonnefoy, son associé de groupement, insiste sur les efforts de « grande ampleur » à fournir en 2013 et anticipe : « j'ai une inquiétude pour l'après-tram : il faudra que le conseil général ou l'Etat nous aident à garder des effectifs... »
Après l'emploi, le budget, autre ressort électoral, est annoncé « tenu : on était à 228 millions plus ou moins 5% en 2008, on sera à 256 millions en 2014 », jubile Jean-Louis Fousseret qui parie : « on sera entre moins 5 et moins 10% ». Pour cela, il faudrait contenir la facture entre 230 et 243 millions (valeur 2014), pas 256. Ou entre 235 et 249 millions, valeur 2015... Mais qui vivra verra.

 

 

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !