Tram de Besançon : le rapport d’enquête publique d’ici le 20 juin

Une centaine de remarques écrites, une quarantaine de lettres, plus de 300 visites, de nombreuses remarques orales relevées par les commissaires enquêteurs... Plusieurs personnes avaient demandé la prolongation de l'enquête, invoquant les vacances ou la complexité du dossier : 1 500 pages, 30 heures de lecture pour le président de la commission.

Une centaine de remarques écrites sur les registres déposés sur quatre sites, une quarantaine de lettres, plus de 300 visites, de nombreuses remarques orales relevées par les commissaires enquêteurs... Commencée le 20 décembre, l'enquête publique sur le tram a pris fin hier et ne sera pas prolongée comme les commissaires enquêteurs ont la faculté de le décider. Plusieurs personnes l'avaient demandé, invoquant la complexité du dossier (1 500 pages, 30 heures de lecture pour le président de la commission) ou les vacances. « Ces demandes ont été faites hors délai, on doit informer le préfet de notre décision éventuelle de prolonger huit jours avant la fin de l'enquête », argumente Jean-Michel Olivier, le président de la commission d'enquête.

Une erreur et une astuce !
C'était inévitable avec 1 500 pages, une erreur s'est glissée dans le dossier: le plan des futures lignes de bus figurant dans l'étude d'impact est celui de la première version du tram par l'hypercentre ! Heureusement, dans un autre dossier (il y en a cinq ou six, sans compter les plans, les annexes et les résumés), le bon plan figure avec le tram par les quais.
Des riverains de la rue de la Grette souhaitent un mur antibruit, c'est aussi le cas d'un voisin du futur centre de maintenance dont un citoyen craint que sa capacité soit trop faible. Avec 50 000 voyageurs quotidiens, Tours en est déjà à 40 rames, précise-t-il. Besançon en a prévu 19...
Pourquoi les travaux ont-ils commencé avant le début de l'enquête publique ? Parce qu'ils ne sont pas conduits par la même collectivité ! Une astuce légale qui permet à la Ville de commencer des travaux indispensables au tram, mais pouvant être considérés comme nécessaires de toute façon. Le tram est conduit par la Communauté d'agglo.
Avec ses deux collègues, il va désormais s'atteler au décryptage des questions et remarques du public : « On va discuter de ce que les gens ont dit et écrit, revoir les services et le maître d'ouvrage (la CAGB) qu'on a déjà interrogé sur plusieurs points. Au vu des réponses, on portera une appréciation ». Autrement dit un avis, favorable, avec réserve ou défavorable, qui conclura un rapport qui doit être remis au préfet le 20 juin au plus tard. La CAGB, pressée de commencer les travaux, a intérêt à répondre vite et bien pour essayer d'avancer cette date.
Au vu des avis également donnés par les chambres consulaires et les services de l'État, le préfet aura un an pour prendre un arrêté de déclaration d'utilité publique, texte indispensable aux expropriations. « Il tiendra aussi compte de l'objectif de l'État qui s'est engagé à faire 1 500 km de tram et du Grenelle qui réduit les places de stationnement en ville », ajoute M. Olivier.

Comparer avec d'autres villes

Deux ingénieurs, s'appuyant sur leur expérience, doutent que l'on tienne le budget de 228 millions, soulignant par exemple « le mystère de la TVA » ou des dépenses « non chiffrées ». L'un parie sur 340, l'autre entre 260 et 280 « sans le TCSP vers Témis ». Jean-Michel Olivier « regrette qu'ils ne s'expliquent pas bien ». Les critiques lui paraissent-elles tenir debout ? « Certaines sont justifiées, mais il faut regarder les choses, comparer avec d'autres villes... On a demandé des informations sur le budget. Les expropriations sont trois fois plus chères à Dijon qu'ici... Le chiffrage au km ne parle pas, on va comparer par postes. À Bordeaux, il y a quatre viaducs, à Montpellier, on a détourné une rivière... »
Les remarques peuvent-elles conduire à des modifications de tracé ? « C'est possible, à la condition de ne pas changer l'économie générale du projet. Il faudrait alors une nouvelle enquête publique partielle». Quid des variantes au passage par la rue Nicole proposées par des riverains à Palente ? « On va les étudier, on est allé déjà deux fois sur place, on ira peut-être une troisième fois... »
 
Histoires de ponts
La petite arche du pont de la République doit être obstruée parce qu'il faut bloquer le joint de dilatation, opération nécessaire pour que le tram prenne le virage de l'avenue Cusenier. M. Cherdrong craint un niveau d'eau plus élevé en amont, en cas de crue et demande de nouveaux calculs. Le dossier explique que les études hydrauliques concluent à un « impact faible » sur les risques d'inondation, « compensés » en outre par le nouveau pont Battant.
Sur le pont De Gaulle, des travaux, à faire d'ici 10 ans, sont avancés à cet été et dureront 6 mois pour que le tram (40 t avec des passagers) puisse le franchir. Posant « des problèmes structurels importants », ce pont de 1955 a « déjà été conforté mais une étude est en cours pour une réparation plus durable », lit-on dans le dossier. On hésite entre l'« insertion axiale du tram, plus favorable pour la répartition des charges » et une « insertion latérale sud plus optimale avec la séquence Chamars, mais qui pourrait induire des coûts supplémentaires » : une étude d'impact est en cours.
Le financement est provisionné dans le chiffrage du projet : 2 MEUR dont 1 pour la Ville.
Le pont Canot, construit en 1949, élargi en 1979, a une structure « fissurée » et souffre des «pathologies de surexploitation. Il faut donc le conforter. Qui paiera ? Une négociation a lieu avec le Conseil général à qui il appartient depuis que l'État le lui a rétrocédé dans le cadre du transfert des... routes nationales : la RN83 passait jadis par là...
 

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