« Nous avons fait ce film avec beaucoup de passion et d’amour pour le cinéma français », disait le réalisateur Michael Angelo Covino, avant la projection de son premier long-métrage, « The Climb » (sortie le 29 juillet), présenté au Festival de Deauville en compagnie de son compère Kyle Marvin. De vieilles chansons de variété française, et même une version anglaise de « Et maintenant » de Gilbert Bécaud, agrémentent ainsi ce film américain, où un des personnages va voir « Le grand amour » de Pierre Etaix, lors d’une rétrospective de cinéma français.
« L’intention du film est d’être marrant, mais peut-être non, c’est un drame ! », ajoutait Kyle Marvin, co-auteur du scénario, coproducteur, et co-acteur de cette histoire avec son ami Michael Angelo Covino. Les compères étaient repartis de Normandie avec le Prix du Jury du Festival de Deauville, quelques mois après avoir reçu en mai dernier le Coup de cœur du jury Un certain regard, au Festival de Cannes.
C’est effectivement un coup de cœur que ce film enthousiasmant, qui sait faire vibrer les cordes sensibles, et débute avec une vraie scène de comédie, tournée pas très loin de la Croisette, sur une petite route de France. Côte à côte sur un vélo, Kyle et Mike tentent de grimper le col de Vence, dans les Alpes. Mike ayant plus d’aisance à bicyclette, il en profite pour distancer un peu Kyle avant de lui révéler qu’il a déjà couché avec sa fiancée (interprétée par l’actrice française Judith Godrèche).
Logiquement, la scène s’achèvera par une bagarre, tout comme la suivante, des années plus tard, lors d’un enterrement. Dans une série de plans-séquence, on retrouve ainsi Kyle et Mike, au gré de leurs fâcheries et retrouvailles, brouilles et pardons, une querelle sur un lac glacé, une cérémonie de mariage perturbée, un dîner de Thanksgiving plus que gâché… « The Climb » est un film sur l’amitié, drôle et grave à la fois, où le vélo est une parabole, de la souffrance à grimper un col comme celle à surmonter les épreuves de la vie. « On avance, on avance… », dirait Alain Souchon.
Et c’est forcément au cours d’une balade à vélo qu’on laissera ces deux grands gaillards, rabibochés, à nouveau amis pour la vie.