Soirée d’enfer pour « The Chef »

En un seul plan-séquence, le cinéaste anglais Philip Barantini a filmé un véritable cauchemar en cuisine, speedé, intense, nerveux. L’acteur Stephen Graham incarne un chef débordé, dépassé, défoncé, stressé, endetté, séparé, épuisé.(sortie le 19 janvier)

Il n’est pas au top, le chef du film de Philip Barantini. Avant même d’entrer dans son resto réputé à Londres, « The Chef » incarné par l’acteur Stephen Graham n’a pas l’air au mieux de sa forme. C’est pourtant une des plus grosses soirées de l’année, le vendredi précédant Noël, qui l’attend dans son établissement. Mais le chef est « à côté de ses pompes », « à la ramasse », et c’est une soirée d’enfer qu’il va vivre, et nous avec puisque le cinéaste anglais a choisi de tourner ce film en un seul plan-séquence, une seule et longue scène.

A peine entré dans son établissement, le chef étoilé tombe sur un fonctionnaire chargé du contrôle sanitaire, et déjà ça ne se passe pas bien, hygiène défaillante, gestion aléatoire, la note est salée. Premier coup de gueule en cuisine ; il y en aura d’autres, avec sa brigade à gérer, une apprentie française, un branleur à la plonge, une serveuse qui papillonne, un jeune pâtissier suicidaire… et en salle, c’est plein, des clients nombreux et exigeants, désagréables et mécontents pour certains, un chef de la télé venue avec une critique gastronomique, une future mariée allergique, des influenceurs bruyants….

Philip Barantini a été acteur mais a aussi travaillé une douzaine d’années en cuisines, il a lui-même été chef, et a forcément injecté dans ce film du vu et/ou du vécu. Quatre prises de « The Chef » ont été tournées en deux soirées, dans un restaurant pour seul décor ; la troisième était la bonne, sans montage ni raccords. Outre la performance, technique et artistique, ce procédé met le spectateur en immersion dans un vrai drame en temps réel, en plein coup de feu. C’est un film intense, nerveux, frénétique. Débordé, dépassé, défoncé, stressé, endetté, séparé, épuisé, le chef est incapable de régler tous ses emmerdes ; toujours à la traîne de l’action, le film et les événements vont plus vite que lui. « The Chef » est ainsi le récit speedé d’un véritable cauchemar en cuisine.

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