« Rocks » et sa joyeuse bande de filles

Dans la lignée d’un cinéma anglais social et humain, le film de Sarah Gavron a la fraîcheur et la spontanéité de l’adolescence.

rocks

Une bande de filles qui chantent « Proud Mary » et c’est en musique que l’on entre dans « Rocks » (sortie le 9 septembre), film de Sarah Gavron (qui avait réalisé « Rendez-vous à Brick Lane » et « Les Suffragettes »). Ces filles ce sont Rocks, Sumaya, et les autres….  Des copines collégiennes d’un quartier de Londres à la rentrée scolaire. Alors qu’une prof leur demande de citer leur métier rêvé, les demoiselles s’imaginent journaliste, thérapeute conjugale, avocate, rappeuse… Rocks (incarnée par Bukky Bakray) a certes une belle voix, et est plutôt douée pour maquiller ses copines à la récré, mais pour l’instant c’est plutôt son présent qui l’inquiète.

« Besoin de se changer les idées », sa mère est partie sans prévenir, une fois de plus, en laissant juste une poignée de billets et un mot sur la table : « Veille sur ton frère », son petit frère Emmanuel, fan de dinosaures. Rocks fait d’abord comme si, cache aux autres l’absence de cette mère disparue, sauf à sa meilleure copine ; elle s’occupe au mieux de son frangin qui réclame sa maman, mais après l’électricité coupée dans l’appartement, et la petite réserve d’argent épuisée, le secret se fait lourd et le quotidien difficile.

Un film empreint d’une douce humanité

Malgré son surnom, Rocks n’est pas si forte et costaude qu’elle veut en donner l’apparence ; elle n’est finalement qu’une grande et courageuse gamine de 15 ans aux trop grandes responsabilités. Elle a beau tout tenter pour échapper aux services sociaux, par crainte d’être séparée de son frère, elle ne peut repousser sans fin l’inéluctable.

Dans la lignée d’un cinéma anglais social, le film de Sarah Gavron a la fraîcheur et la spontanéité de l’adolescence. Une vérité injectée par la joyeuse bande de filles, choisies parmi un millier de demoiselles de la banlieue londonienne. Car « Rocks » est un film « collaboratif » ; si l’histoire a été écrite par Theresa Ikoko et Claire Wilson, les scénaristes se sont en fait inspirées de ces filles, de leurs personnalités, leurs origines, diverses, leurs histoires, différentes… Malgré un fond dramatique, le film n’est jamais misérabiliste mais au contraire sensible, et empreint d’une douce humanité. Au final, on est autant rassuré que Rocks lorsqu’elle aperçoit son frère jouer dans une cour d’école ; et content avec elle de cette journée volée avec ses copines au bord de la mer.

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