Nicolas Bodin : « il faut occuper le terrain »

L'adjoint à l'urbanisme de Besançon, tête de file du PS qui a interrompu les discussions avec le reste de la gauche, souhaite des clarifications sur la forme et le fond. Par exemple sur la double fonction de maire et président de l'agglo, ou encore sur l'économie ou l'évolution des Vaîtes…

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Vous n'avez pas apprécié les réunions bilan de Jean-Fousseret sans vous…

C'est assez pénible. Il n'y aurait qu'un exemple, mais c'est la somme de nombreux éléments qui fait problème. Il y a aussi la disparition des élus de BVV…

C'est devenu le bulletin de LREM ?

Les élus de toutes les tendances ont disparu des derniers numéros. Je l'ai signalé au maire…

Il a dit quoi ?

Il n'est pas au courant…

Vous y croyez ?

Non… Et quel intérêt de faire un bilan de vingt ans de mandat ? Il faudrait inviter tous les élus qui ont signé depuis vingt ans…

Irez vous comme spectateur ?

Non.

Dans le même temps, vous claquez la porte à vos partenaires de gauche…

On interrompt les discussions, car sur le fond et sur la forme, on est en train de laisser gentiment la place à Alauzet.

Que faut-il faire ?

Partir en campagne.

C'est bientôt les vacances…

Il faut tout au moins occuper le terrain. La dernière fois, la campagne avait duré deux mois. Aujourd'hui, tous les Bisontins n'ont pas encore compris qu'il y aurait une ou plusieurs listes de gauche ou que le maire est passé à En Marche. Il y a aussi les ambiguité du positionnement d'Eric Alauzet. Beaucoup de personnes ne savent pas, de bonne foi, qu'il est député macroniste.

Quelles seront vos initiatives ?

je vais par exemple travailler sur du porte à porte, travailler de manière collective sur le programme, en associant les Bisontins sans passer par les partis.

Vous parlez d'interruption des discussions. Peuvent-elles reprendre ?

On verra… J'ai retrouvé le contenu du mail que j'ai envoyé à quatre partenaires sur France3. Depuis vendredi, je n'ai eu aucune réaction, aucun commentaire. Je mets en garde : on peut se regarder en chien de faïence jusqu'en janvier…

Personne dans les autres partis ne vous a contacté ?

Non.

C'est grave ?

Ce qui me pose question, c'est la perspective de dissociation entre président de l'agglo et maire de Besançon. C'est une vraie réflexion. Anne Vignot a dit qu'elle avait changé d'avis, mais si elle change d'avis entre chaque réunion, ça va être compliqué. Pour moi, c'est une victoire car on a été convainquant. Avant, elle était pour un duo de sexes différents… On n'est pas non plus au clair entre croissance et décroissance. C'est une décision politique extrêmement grave. La décroissance unilatérale, par rapport aux autres villes, ça doit donner lieu à débat. Leur texte ne pale pas d'emploi, pas d'entreprises, pas d'enseignement supérieur…

C'est ce que vous pourriez apporter, non ?

Oui. Mais où veulent-ils en venir ? Là, on est sur quatre chapitres, mais que met-on dedans ? Dans leur texte, ils sont pour les Vaîtes, dans un communiqué ils sont pour modifier le projet. Eric Alauzet et moi aussi on le dit. mais qu'est-ce que ça veut dire ? Par définition, un projet évolue, mais ça veut dire quoi ? Deux logements en moins ou la moitié en moins ?

Ne devez-vous pas en discuter ?

Il faut leur poser la question. Si on produit moins de logements, où ce sera et pour qui ?

Peut-on aborder ces questions avant les congés ?

Je n'ai pas eu de réponse à mon mail… Je ne suis ni malicieux ni capricieux, ce n'est pas ma nature… Il y a aussi le positionnement de Barbara Romagnan : est-elle toujours candidate ?

Elle ne l'est plus…

Oui, mais ça évolue… Il y aura la situation nationale… On risque de s'enfermer dans des batailles d'appareils.

Que voulez vous dire par situation nationale ?

Où va l'Etat ? Et en septembre-octobre, il y aura les premiers sondages sur les grandes villes… La situation n'est pas encore décantée…

Jacques Grosperrin a dit attendre la rentrée pour se déclarer…

Il a raison, vu le spectacle de la majorité municipale qui joue pour lui. La question, c'est quel sera le candidat le plus à même de mobiliser son électorat ?

Au PS, des gens ne veulent pas d'Anne Vignot tête de liste…

C'est vrai…

Et vous ?

Je ne vais pas m'exprimer sur ça, je suis juge et partie.

Est-elle légitime à être candidate à la candidature ?

Oui, elle est adjointe…

Vous tête de liste, est-ce à prendre ou à laisser ?

Si on me présente une tête de liste capable de rassembler la gauche… mais je ne la vois pas émerger.

Vous êtes candidat !

Je revendique la tête de liste en tant que socialiste. Si on me propose une personne plus représentative, je dis OK.

Barbara Romagnan ?

Je ne sais pas quoi en penser… Une personne de la société civile qui se déclarerait, venue d'une association comme Bisontins-Bisontines ou EDGE, pourquoi pas…

Bisontins-Bisontines ?

Ils rassemblent plusieurs centaines de personnes venues de la société civile… La situation est très mouvante…

Le cas échéant, si le PS fait liste à part, vous fusionneriez avec la liste EELV-PCF ?

Oui.

Et avec celle d'Eric Alauzet ? 

On n'est pas dans cette logique. Il y a une ligne rouge par rapport à LREM. 

Une liste de LFI au PS est-elle possible ?

C'est compliqué pour LFI qui nous tape dessus depuis des années… A moins que survienne un changement de positionnement de Jean-Luc Mélenchon, c'est toujours possible…

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