Nature et culture

La nature et la culture... Une fois encore le couple inséparable de la philosophie fait des siennes à l'occasion de ce passionné débat sur le mariage pour tous. Sont-ce les seules lois de la nature, et pas seulement celles de la biologie, qui font de nous des humains ? A l'évidence non. La preuve, nos semblables issus de procréation médicalement assistée, les bébés éprouvettes devenus grands, sont bel et bien des hommes ou des femmes : ils sont 20.000 par an en France, une naissance sur quarante. Donc, c'est être élevé, éduqué, aimé par d'autres humains qui fait de nous des humains. Bref, la culture.

La nature et la culture... Une fois encore le couple inséparable de la philosophie fait des siennes à l'occasion de ce passionné débat sur le mariage pour tous. Sont-ce les seules lois de la nature, et pas seulement celles de la biologie, qui font de nous des humains ? A l'évidence non. La preuve, nos semblables issus de procréation médicalement assistée, les bébés éprouvettes devenus grands, sont bel et bien des hommes ou des femmes : ils sont 20.000 par an en France, une naissance sur quarante.
Donc, c'est être élevé, éduqué, aimé par d'autres humains qui fait de nous des humains. Bref, la culture. A contrario, cette histoire d'enfant élevé par des animaux, aimé d'eux et vivant selon leurs codes, montre bien que la vérité biologique ne rime pas forcément avec la réalité sociale, émotionnelle, anthropologique.
L'histoire d'accord, mais le mythe ? Celui des fondateurs de Rome, Rémus et Romulus, élevés par une louve mais bel et bien humains... En fait, le mythe est un récit fondateur, une histoire qu'on se raconte et se transmet. Une histoire pour endormir les enfants. Pour les aider à surmonter la peur, affronter l'inconnu, le mystère, la mort. Accepter la différence... ou la refuser, la combattre, la nier. La différence des sexes et la différence des désirs. La coexistence des sexes et la coexistence des désirs. 
Donc voilà. Il y a la biologie. Et les découvertes qui peuvent, ou non, déboucher sur des progrès. Mais quelle idée se fait-on du progrès ? Est-ce davantage de liberté, de temps libre, d'objets manufacturés ? Est-ce suffisamment à manger, des remèdes contre la douleur, des solutions à la stérilité ? Il y a la biologie et ce qu'on en fait, comment on l'apprivoise, et comment le résultat et les usages modifient - avec le temps - ce qui existait. Inéluctablement. L'humain socialisé d'aujourd'hui n'est plus tout à fait celui d'hier, et pas encore celui de demain, pas exactement celui de là-bas, dans la forêt, le désert ou la montagne...
Qu'une société se pose ces questions tout haut est assez sain. Mais vivre dans une telle société est parfois déboussolant. Reste qu'il n'est pas anodin de s'interroger sur la PMA : est-elle un remède à l'infertilité ou plus que cela ? Et la GPA, la gestation pour autrui, qui, quoi qu'on en dise ou pense, existe ici et là ?
Ce n'est pas parce que quelque chose est techniquement possible qu'il est acceptable, l'exemple extrême étant le meurtre. En France, et dans quelques autres pays, il y a un autre tabou : la marchandisation. L'exemple démonstratif est celui du don du sang et du don d'organe : gratuit, volontaire et sous contrôle public.
Il y a aussi une devise qui fonde l'égalité des droits. Mais la base-t-on sur la nature ou la culture ? 


 

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