« Mon Ninja et moi », la poupée qui fait non

Encombré de trop bons sentiments, ce film d’animation danois de Anders Matthesen et Thorbjorn Christoffersen présente un discours assez simpliste sur le bien et le mal.

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Présenté l’an dernier au Festival du film d’animation d’Annecy, « Mon Ninja et moi » (sortie le 15 juillet) est un film danois « recommandé » aux enfants à partir de 8 ans. Et effectivement, la séquence d’ouverture pourrait bien traumatiser les plus jeunes, puisqu’un gamin y est battu à mort dans une usine de jouets en Thaïlande ; usine où travaillent des enfants, exploités, violentés, qui fabriquent notamment des poupées, avec lesquelles joueront d’autres enfants de par le monde.

Phénomène au Danemark, ce film d’animation est l’adaptation d’un livre de Anders Matthesen, co-réalisateur avec Thorbjorn Christoffersen. Une de ces poupées de chiffon, un Ninja en tissu à carreaux, est offerte par un tonton marin à un petit garçon, Alex ; par une sorte de tour de magie, le mini-Ninja est une peluche combattante, habitée par l’esprit d’un guerrier japonais. Ce drôle de doudou va devenir le meilleur ami, le conseiller, le coach, d’Alex, élève de 5ème amoureux de la princesse du collège, la jolie Jessica, et gamin dans une famille mal recomposée, avec une mère un peu trop écolo (aux recettes déconcertantes), un beau-père indifférent et un demi-frère bien lourdaud.

Grâce à son tout petit ami, Alex, le gosse mal dans sa peau, va humilier le méchant de l’école et se rapprocher de Jessica. Mais la poupée qui parle est aussi une poupée qui fait non à tous les affreux, tous les adultes qui font du mal aux enfants. Le justicier prépare une vengeance, sa mission est de faire rendre justice à un esclavagiste meurtrier, de venger le gosse martyrisé au tout début du film. C’est une question d’honneur, évidemment que ce n’est pas bien de harceler les autres, de vendre de la drogue, de forcer des enfants à travailler, ni de les tuer… Mais encombré de trop bons sentiments, la morale bien pensante se fait bien pesante, le discours (le bien, le mal, tout ça) est assez simpliste, et ce mini-Ninja en fait décidément un peu trop.

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