« Mickey and the bear », la fille à son père

La jeune actrice Camila Morrone illumine le film de Annabelle Attanasio, sélectionné au Festival de Deauville et dans lequel Mickey est tiraillée entre un père qu’elle ne peut pas quitter et son légitime besoin d’émancipation.

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« C’est un film proche de moi, cher à mon cœur », confiait la jeune réalisatrice Annabelle Attanasio, avant la projection de son film « Mickey and the bear » (sortie le 12 février) au Festival du Cinéma américain de Deauville, où il était sélectionné en compétition. Ce premier long-métrage est typique de ce cinéma indépendant que l’on peut voir au festival normand, et qui montre bien souvent des situations désespérées dans une Amérique délaissée, oubliée.

Cette fois, c’est dans un coin paumé du Montana que l’on découvre Mickey, incarnée par l’actrice Camila Morrone. Mickey est une jeune fille toute dévouée à son père, avec qui elle vit dans un mobil-home. Interprété par James Badge Dale, ce père est un homme doublement détruit, par son passé d’ancien marine en Irak, et par la mort de son épouse bien-aimée. Deux raisons d’être très accro aux médocs et à l’alcool.

Mickey s’occupe donc de ce paternel paumé et fauché, le récupère chez les flics ou au bar, se débrouille pour qu’il ait ses doses, supporte ses crises… Et gagne un peu d’argent en travaillant dans un atelier de taxidermie, où elle empaille des animaux morts. Mickey met les robes de sa mère disparue, à qui elle ressemble, a déjà un boy-friend du coin mais craque pour un nouveau venu au lycée. Surtout, elle a décroché une bourse pour aller à l’université de San Diego, et doit choisir : partir vivre sa vie, ou rester là coincée avec son père en survie.

« Mickey and the bear » est un premier long-métrage bien maîtrisé, empli d’une tension latente, et de la dignité de son personnage principal. En exprimant aussi bien sa fatigue que sa détermination, la comédienne Camila Morrone illumine ce film de sa présence, tiraillée entre ce père qu’elle ne peut pas quitter et son légitime besoin d’émancipation. Une manière particulièrement sensible d’évoquer la relation père-fille, lorsque c’est l’enfant qui prend soin de l’adulte, qui n’est plus en état de le faire.

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