Loup, renard, lynx, blaireau…

« Le Ventre clair » et « Un Animal, c'est quoi, c'est qui ? », deux courts métrages animaliers réalisés par les jurassiens Michel Grosse et Jacques Roblin, sont parmi les dix films programmés lors du festival « Vous avez dit prédateurs ? » qui se tient du 22 au 24 octobre à Lons-le-Saunier.

Un renard revenant de la chasse aux campagnols... (photo Jacques Roblin)

Le Ventre clair et Un Animal, c'est quoi, c'est qui ? sont deux courts films réalisés par les jurassiens Michel Grosse et Jacques Roblin et faisant partie de la dizaine de projections du festival Vous avez dit prédateurs ? Tournés dans le Jura par un naturaliste et un photographe, ils proposent de belles images ayant demandé pas mal de repérages, de préparation, d'anticipation, sur lesquelles une voix off – un peu trop lue – fait dans la rigueur et la pédagogie.

Le premier s'interroge sur le rôle du blanc parmi les animaux sauvages, du ventre du renard à celui de la chouette effraie. S'agit-il d'un truc pour se rendre visible la nuit, pour éblouir sa proie, pour se reconnaître et être reconnu ?

Le second est une défense et illustration du sauvage tout en rappelant quelques vérités : évitant l'humain, un animal sauvage est non dangereux par essence ; le prédateur est utile car il élimine les plus faibles des proies ; la densité des prédateurs dépend de la densité des proies... C'est la règle pour le lynx, le renard, le loup, le chat forestier...

Michel Grosse et Jacques Roblin

On apprend ainsi que lorsqu'un lynx est depuis longtemps sur un territoire, comme c'est le cas depuis une cinquantaine d'années sur le massif jurassien, le loup peut avoir du mal à s'y installer à la différence des Alpes du Sud où c'est le contraire : « la cohabitation est difficile car il y a concurrence pour les proies et le loup peut manger un chaton de lynx, de même le lynx peut manger un louveteau, des renards, des chats, pas seulement des ongulés », explique Michel Grosse. Il aime à rappeler le principe de Gause stipulant que deux populations ne peuvent subsister sur la même niche écologique et ajoute « un animal domestique attend sa pâtée. Un animal sauvage doit se débrouiller tout en pratiquant la règle du moindre effort en mangeant des proies abondantes et faciles à attraper comme les rongeurs... » C'est ainsi que le renard est un « raticide gratuit » qui, en mangeant jusqu'à 6000 campagnols par an, est également un facteur de lutte contre la boréliose dont les tiques sont vecteurs...

Un chat forestier et sa proie... (photo Jacques Roblin)

« On ne vise pas particulièrement ceux qui sont opposés à la protection de la nature, ni les enfants ni le public concerné, mais plutôt les gens qui s'intéressent sans être au courant », explique Michel Grosse. « ou les gens n'ayant jamais vu de blaireau sauf écrasé au bord d'une route », complète Jacques Roblin dont les images de blaireaux en famille sont aussi belles qu'émouvantes.

Que dire à ces chasseurs disant les blaireaux agressifs ? « S'ils sont attaqués par les chiens, ils se défendent ! Si la fuite est impossible, s'ils sont agressés, ils sont sur la défensive... »

  • Samedi 23 octobre à 16h15, Lons-le-Saunier, carrefour de la communication. Projections suivies d'un échange avec le public.

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