L’ironie pour dénoncer la politique européenne d’immigration

Les Barbelé d'Or du CCFD récompensent les pays qui expulsent ou enferment le plus de migrants en Europe. Le prix de l'Etat forteresse revient ainsi à la Hongrie, celui de l'Etat inhospitalier à la République tchèque et le prix de l'Etat prison à la France pour sa politique de rétention… 

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Pour la journée mondiale des réfugiés, jeudi 20 juin, le Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre solidaire) a organisé une saynète, place Pasteur à Besançon, devant un maigre public. Les Barbelés d'Or sont une mise en scène destinée à « honorer nos gouvernements pour leurs politiques migratoires inhumaines ». Trois gouvernements ont ainsi reçu un prix décerné par Mathieu Salvi qui a rappelé préalablement que « plus de 34.000 personnes migrantes ont perdu la vie depuis 1993… La situation ne fait qu’empirer… Plus de 1000 km de murs ont été érigés en Europe, plus de 21 milliards d’euros sont prévus pour renforcer les frontières extérieures de l’Union Européenne d’ici 2027… »

Le premier prix, celui de l'Etat forteresse, est attribué à la Hongrie pour son mur de 216 kilomètres le long de sa frontière avec la Serbie. Un homme s'avance avec deux pancartes, l'une indique qu'il représente la Hongrie, l'autre indique le nombre 216.

Le second prix récompense l'Etat inhospitalier. Il est décerné à la République tchèque qui a « refusé 88% des demandes d’asile qui lui ont été faites ». Le troisième et dernier prix, celui de l'Etat prison qui récompense le pays ayant enfermé le plus de réfugiés en centre de rétention, est attribué à la France « qui a enfermé plus de 45.000 personnes en 2018, dont des enfants et des nourrissons », la moyenne européenne étant de 10.000…

Maryse Fischer, la maîtresse de cérémonie, clôture l'événement en remettant « le meilleur espoir de la solidarité » à tous ceux faisant preuve tous les jours de solidarité, mais aussi à Hassan, un citoyen nigérien, à Leonila, une citoyenne mexicaine et à Hicham, un citoyen marocain. Puis elle déclare : « Parce que chacun et chacune d’entre nous peut, à son échelle, faire preuve de solidarité envers les personnes migrantes, nous vous invitons, vous aussi, à faire vivre avec nous une solidarité que rien n’arrêtera, pas mêmes les frontières ».

Peu après la saynète, Maryse Fischer explique : « l’Europe est une véritable forteresse… Les gouvernements mettent des moyens considérable pour la répression de l'immigration... Avec le renforcement des politiques anti-migratoires, le marché des passeurs, le trafic illégal d'êtres humains va s'intensifier… Mais il y a quand même une dynamique d'accueil croissante au niveau des populations ».

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