« Les leçons persanes », devoir de mémoire

Dans ce film de Vadim Perelman, c’est grâce à un improbable mensonge qu’un homme échappe à l’horreur des camps de la mort. (sortie le 19 janvier)

« Je ne suis pas Juif, je suis Persan », crie un homme qui va être exécuté avec d’autres, dans une forêt. Ce mensonge lui permet d’échapper à la mort, un autre mensonge lui permettra de survivre dans un camp d’extermination, pendant la Seconde guerre mondiale. Ce personnage du film de Vadim Perelman, « Les leçons persanes » , est incarné par Nahuel Pérez Biscayart, acteur vu notamment dans « Au revoir là-haut » d’Albert Dupontel et « 120 battements par minute » de Robin Campillo.

Basé sur une nouvelle de Wolfgang Kohlhaase, « Les leçons persanes » est également inspiré de faits plus ou moins réels, d’histoires plus ou moins avérées. Grâce à un livre, Gilles le prisonnier se fait passer pour un autre, et le Persan qu’il n’est pas se retrouve dans le bureau d’un officier SS (joué par Lars Eidinger), qui recherche un « prof » pour apprendre le farsi, car il s’imagine après la guerre aller ouvrir un restaurant allemand à Téhéran. Gilles travaille aux cuisines le jour, donne des cours du soir au capitaine, et la nuit il crée un vocabulaire, une langue, avec toujours plus de mots à inventer, plus de mots à se souvenir, pour les enseigner ensuite à son élève.

Une reconstitution du camp du Struthof

Pour reconstituer l’univers concentrationnaire nazi, Vadim Perelman s’est notamment inspiré du camp du Struthof, en Alsace. L’horreur des camps a déjà été représentée au cinéma, ne serait-ce que par « La liste de Schindler » de Steven Spielberg, mais ce film s’apparente plus à celui de Roberto Benigni, « La vie est belle », dans lequel un père travestissait la réalité pour son fils ; ici, c’est une tromperie astucieuse qui permet à un prisonnier d’échapper à la barbarie.

Soupçonné, jalousé, Gilles sait qu’il peut mourir à tout instant, que sa survie ne tient qu’au maintien de son secret, de son mensonge insensé. Chargé de tenir le registre des arrivées dans ce camp de la mort, il invente alors des mots de faux farsi en transformant les patronymes des nouveaux arrivants. « Les leçons persanes » est alors un devoir de mémoire, puisque c’est bien dans la mémoire d’un homme que s’inscrit une longue et sinistre liste, les noms des victimes.

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