Lelouch fait du Lelouch

Le cinéaste a tourné son cinquantième film, « L’amour c’est mieux que la vie », « une comédie pas si dramatique que ça », où l’on retrouve les éléments de son cinéma. Gérard Darmon joue un homme malade, qui sait qu’il va mourir, et qui va connaître une dernière histoire d’amour avec une femme jouée par Sandrine Bonnaire... (sortie le 19 janvier)

Depuis le temps qu’il répète que le cinéma c’est mieux que la vie, et que la vie est quand même bonne scénariste, Claude Lelouch a rassemblé cela dans son cinquantième film, « L’amour c’est mieux que la vie ». Lui, qui a raconté beaucoup d’histoires d’amour, raconte cette fois celle d’un ultime amour. La dernière station sentimentale avant l’autoroute de l’éternité.

Tout près de la plage normande où il a tourné les scènes mythiques de « Un homme et une femme », Lelouch avait présenté au Festival de Deauville ce qui devrait être le premier épisode d’une trilogie, « une valse à trois temps ». Le cinéaste y était entouré de quelques-uns de ses actrices et acteurs, Gérard Darmon, Philippe Lellouche, Sandrine Bonnaire, Elsa Zylberstein, Kev Adams… avant la projection de ce film, « une comédie pas si dramatique que ça », qui est peut-être aussi un drame pas si comique que ça.

Gérard Darmon joue un homme malade, qui sait qu’il va mourir, et s’amuse à tirer une gueule d’enterrement lorsqu’il déjeune avec ses potes ; ceux-ci (Philippe Lellouche et Ary Abittan) voudraient qu’il ait une fin de vie apaisée en lui offrant une dernière histoire d’amour. Ils contactent alors une professionnelle de la chose, directrice d’une agence d’escort girls (jouée par Sandrine Bonnaire) qui, sensible à ce récit, va donner de sa personne.

Le temps, la mort, la vie, l’amour, l’amitié…

Dans ce cinquantième opus, Lelouch fait du Lelouch, et il est bien le mieux placé pour réaliser un tel film, un mélange de vie et de fiction, avec des va-et-vient entre des moments de cinéma et des scènes banales, un fourre-tout dans lequel il évoque le temps, la mort, la vie, l’amour, l’amitié… Cela donne un cinéma assez foutraque, comme souvent chez lui, mais son public apprécie cet assortiment parfois maladroit mais sincère, ce cinéma qui permet de « faire durer les histoires d’amour ».

Dans ce cinquantième film, Claude Lelouch revisite certains des précédents : il contient « encore quelques notes de Francis Lai » (son compositeur attitré disparu il y a quelques années), Robert Hossein y apparaît « pour la dernière fois à l’écran », même Lino Ventura y fait une apparition avec un extrait de « L’aventure c’est l’aventure », Jean-Louis Trintignant et Bernard Tapie (lui aussi disparu récemment) sont annoncés dans la suite… Si les artistes sont les « chouchous du bon dieu », ce grand manipulateur estime Lelouch, un drôle de Jésus transformiste traverse ce film, tantôt chauffeur de taxi, tantôt interrogé par des policiers, ou encore dansant avec le diable, car ce sont bien « les humains qui transforment le paradis en enfer ».

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