«Il faut partir du vécu». Isabelle Plé, infirmière coordinatrice d'éducation à la santé à l'Espace Santé Dole Nord Jura, est en contact direct avec les patients. «Quand une personne en surpoids va voir un spécialiste qui lui dit d'aller voir une diététicienne qui lui dit "ne mangez plus ça, faites du sport", c'est comme une injonction et c'est peu efficace, on n'étudie pas les besoins et les ressources. Il faut partir du vécu...» La consultation chez un médecin ne sert-elle pas aussi à cela ? «Il n'a pas le temps, sauf si elle dure une heure et demie. La prise en charge peut alors se faire à l'hôpital en cycle d'éducation, ou à l'Espace santé en groupe d'émulation, d'entraide où on se motive pour des activités physiques, où les patients se donnent des conseils...»
Constitué de 53 partenaires (associations de patients, réseaux de santé, collectivités, médecins, hôpital...) l'Espace santé est né en 2008 de la réunion sous le même toit de nombreux intervenants, sous l'égide d'Etienne Mollet, alors chef du service de diabétologie à l'hôpital de Dole, et de deux infirmières : d'abord Isabelle Plé, puis Régine Borneck, disparue hélas l'été dernier, . «Etienne Mollet était précurseur, il a été l'un des premiers à organiser des stages sport et diabète dans toute la France, en Italie, en Suisse...», témoigne Muriel Tschudnowsky qui lui a succédé à son départ en retraite. C'est de cette expérience qu'est né l'Espace Santé, «d'abord à l'hôpital, puis on l'a délocalisé car il y avait des problèmes financiers, mais surtout pour sortir de l'hôpital. Le diabète et l'asthme ont été précurseurs de l'éducation thérapeutique, maintenant, cela s'ouvre à toutes les pathologies. Je n'interviens pas à l'Espace santé, mais j'y envoie certains patients. L'éducation thérapeutique, c'est avoir une activité physique adaptée, des conseils de nutrition, des séances avec une infirmière ou un médecin : souvent six séances de deux heures et six ou huit patients...»
L'Espace santé salarie aussi un éducateur médico-sportif et emploie une quinzaine de professionnels à la vacation : «pour les groupes de parole en diabétique, on voit quel professionnel intervient à quel rythme. C'est selon le type d'action : un médecin généraliste, des spécialistes... A un non voyant, on peut parler de chien d'aveugle, ergothérapie pour étudier la disposition de son logement...»
L’éducation thérapeutique à Dole : «partir du vécu»
