Le site migrations du CCAS de Besançon relooké

Comportant une dizaine de rubriques, il donne des informations pratiques en une dizaine de langues, propose des témoignages, des modes d'emploi pour la vie quotidienne, oriente ceux qui cherchent où apprendre le français...

Créé il y a quatre ans, le site Migrations du CCAS vient d'être refait. Enrichi, comportant une dizaine de rubriques, il donne des informations pratiques en une dizaine de langues, propose des témoignages, des modes d'emploi pour la vie quotidienne, oriente ceux qui cherchent où apprendre le français, où et comment chercher un logement ou un emploi. La nouvelle mouture intègre une partie juridique, des informations pour les nouveaux arrivants qui sert aussi pour les personnes qui les accueillent.

Plus de 500 contributions proposent aussi des récits de vie, travaux universitaires, archives, photos... Le site vise ainsi la diffusion de connaissances sur l'immigration. « On en a marre d'entendre n'importe quoi sur le sujet, de l'ignorance comme système alors que la France est le plus grand pays d'immigration en Europe », dit Odile Chopard, chargée de mission chapeautant le projet.

Elle est assez fière de montrer des parcours individuels, de « donner la parole à des gens qu'on n'entend jamais ». Des notices historiques permettent de « situer les histoires individuelles dans l'histoire collective ». Elle incite d'ailleurs à « aller plus loin : déposer des histoires aux archives pour qu'elles ne se perdent pas. Des gens, des associations n'ont pas toujours le réflexe, ne pensent pas que cela peut être intéressant ». Étudiante en master de médiation culturelle, Floriane Loubatière résume : « Pour certains, c'est un papier, pour nous une archive... »

« Sans la langue,
on change de statut
en devenant analphabète »

Une rubrique du site s'intéresse aux femmes : « Miroir de femmes ». Tania Nikolova, qui fut journaliste en Macédoine, s'en charge comme animatrice socioculturelle : « quand on arrive et qu'on ne parle pas la langue, on change de statut en devenant analphabète ». Odile Chopard en souligne une conséquence : « quand un migrant trouve du travail, cela s'accompagne souvent d'un déclassement professionnel ».

C'est pour ça que le site met l'accent sur l'apprentissage du français et... la langue d'origine : « Dans la quête identitaire des racines, le plus grand trésor, c'est la langue, pas la religion. Il faut un lieu où apprendre la culture d'origine, et ce n'est pas la mosquée ! Beaucoup d'étrangers le souhaitent, mais l'alternative n'existe pas toujours ».

Recevant jusqu'à 5 000 visites par mois il y a un an, le site en reçoit dans les 3 000 après le changement de références. Parmi elles, un quart à un tiers provient de l'agglomération. L'Algérie, l'Europe de l'Est et l'ex-Yougoslavie sont les autres origines importantes de connexion.

 

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