Le cinéma d’auteur va vers les publics

L'activation des réseaux locaux de diffusion est l'argument des troisièmes rencontres cinéma et jeunesse organisées par le Centre image de Montbéliard dans toute la région du 13 au 29 mars sur le thème de la diversité.

La Langue de Zahra

Depuis trois ans le Centre Image de Montbéliard propose un festival d’environ vingt-cinq films sur toute la Franche-Comté avec  pour mission l’activation des réseaux locaux. Il s’agit de tisser du lien avec les diffuseurs, de réfléchir ensemble à une programmation commune, de la mettre en place avec des rencontres tout en s’appuyant sur les associations locales.
Au résultat, cela donne une programmation qui traite de la diversité sous tous les angles depuis « La Parade » de Srdjan Dragojevic comédie autour de l’homosexualité jusqu’à « Bienvenue dans la vraie vie des femmes » film sur les clichés qui ont la peau dure. La programmation met en avant la richesse de la différence (« Les Invisibles » de Sébastien Lifshitz), les difficultés de cohabitation entre communautés (« Rengaine » de Rachid Djaïdani), l’exil (« La Pirogue » de Moussa Touré, « Le bateau en carton » de José Vieira), la violence d’Etat « Les éclats (ma gueule, ma révolte, mon nom) » de Sylvain Georges. Avec un coup de projecteur sur la vie des femmes avec « Wadjda » de Haïfaa Al Mansour ou encore « Sur la planche » de Leïla Kilani, le cinéma révèle des territoires, des vies rejetées ou bafouées, des révoltes et des utopies…
Rencontre avec François Sanchez, directeur du Centre Image et Sacha Marjanovic coordinateur de « Diversité ».

Soirée d’ouverture  le 13 mars à Montbéliard

Les Fils du vent, réalisé par Bruno Le Jean (France, 2012, durée : 1 h 36).
Au Cinéma Colisée à 20 h 15, suivi d’un  concert de Angelo Debarre et Ninine Garcia.

D’où vient cette idée de programmation commune en Franche-Comté ?

La Direction Régionale de la Jeunesse et des Sports et de la Cohésion Sociale en Franche-Comté nous a demandé de travailler sur une proposition cinématographique autour de la diversité. Nous avons décidé de travailler en réseau avec les diffuseurs sur une durée précise (15 jours) avec l’éclosion de partenariats et un éclatement géographique qui permettent de rassembler, les salles de cinéma, les associations, les médiathèques et les établissements scolaires. Nous travaillons avec chaque diffuseur. Pas comme une « franchise ». Pas de mail groupé… La salle peut faire des demandes. Nous travaillons ensemble, ce qui donne au final une programmation collective avec des échanges entre diffuseurs et la possibilité de mettre en place des rencontres : cette année, une dizaine de réalisateurs rencontreront le public. Environ 80 films ont été visionnés pour établir une présélection qui a servi de base à la programmation définitive.

Pourquoi le thème « Diversité » ?
C’est un thème général. Nous aurions aimé travailler sur des thématiques comme le racisme mais on se heurte à un manque de films. Ce thème plus large nous permet d’aborder la diversité sous l’angle culturel, sexuel, social. Mais pas seulement, car nous cherchons à travailler sur la diversité géographique avec des films qui ne viennent pas de la diffusion commerciale, des documentaires sans diffuseurs, des films autoproduits, des films militants. Avec le même souci, nous avons souhaité travailler avec les multiplexes. Nous ne cherchons pas à exclure mais à rassembler. Nous avons même dans notre programmation un film qui marche très bien au Box-Office en Allemagne « Almanya » : ce film traite de l’immigration turque dans ce pays. La diffusion des films se fait dans les salles art et essai, les circuits itinérants, les salles fixes de campagne comme à Charmoille, les médiathèques… Le thème s’adresse à tous les publics des villes de Franche-Comté et des villages puisque nous fédérons aussi certains points de diffusion du circuit Ecran Mobile à Byans sur le Doubs, à Saint Julien et à Arbois.

Vous êtes dans une logique d’aménagement du territoire…
Totalement. Les demandes des diffuseurs ont doublé lors de la dernière édition. De plus en plus de salles souhaitent participer à cette manifestation. C’est très fédérateur. Les salles adhèrent à cette programmation qui est un front de lutte autour de la discrimination. L’aménagement du territoire est quelque chose qui alimente fortement le réseau associatif culturel de la région.

Quel est votre lien avec les associations locales ?
Lorsque la programmation est établie, les salles s’appuient sur des associations comme le collectif VIGILANCE pour le droit des étrangers (MRAP, Cimade, RESF), Amnesty International, Association France Palestine Solidarité, le CASNAV, les amis de l’émancipation sociale…

Et le jeune public ?
A Montbéliard cela se fait dans le cadre des Rencontres Cinéma et Jeunesse qui ont lieu à la même période. Nous travaillons également avec l’Université de Besançon, l’option cinéma du Lycée Pasteur et le dispositif régional « Lycéens et apprentis au cinéma ». L’ouverture de la manifestation se fera à Montbéliard, le 13 mars avec le film « Les Fils du vent », un documentaire sur la musique manouche. La soirée continuera avec un concert exceptionnel de Angelo Debarre et son fils, deux grands maîtres du jazz gitan : ils jouent et perpétuent la musique de Django Reinhardt avec « une façon bien à eux de vivre debout ».

 


 

 


 


 

 

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