L’autre planète des singes

Dans la profusion des films d’animation de fin de l’année, « Le voyage du Prince » (sortie le 4 décembre) est une œuvre à part, une proposition belle et intelligente. Une fable humaniste et écologiste avec de la magie, de la poésie, et de l’humour, que l’on doit à Jean-François Laguionie qui a coréalisé ce film avec Xavier Picard. Réalisateur notamment de « L’île de Black Mor », « Le Tableau », et du magnifique « Louise en hiver » (une vieille dame survit seule après l’été dans une petite ville de bord de mer), Laguionie (né à Besançon) a reçu un Cristal d’honneur au dernier Festival du film d’animation d’Annecy.

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Dans la profusion des films d’animation de fin de l’année, « Le voyage du Prince » (sortie le 4 décembre) est une œuvre à part, une proposition belle et intelligente. Une fable humaniste et écologiste avec de la magie, de la poésie, et de l’humour, que l’on doit à Jean-François Laguionie qui a coréalisé ce film avec Xavier Picard. Réalisateur notamment de « L’île de Black Mor », « Le Tableau », et du magnifique « Louise en hiver » (une vieille dame survit seule après l’été dans une petite ville de bord de mer), Laguionie (né à Besançon) a reçu un Cristal d’honneur au dernier Festival du film d’animation d’Annecy.

Il y a deux décennies, il avait aussi conçu « Le château des singes », dont « Le voyage du Prince » prend la suite, avec ses personnages aux visages simiesques. Jean-François Laguionie assure que « toute ressemblance entre les hommes et les singes de son film serait purement fortuite », mais on n’est bien sûr pas obligé de le croire. Au début du film, son vieux Prince est inconscient, échoué sur une plage, et secouru par un jeune garçon, Tom. C’est attaché sur un lit d’hôpital que le Prince commence son récit, seul Tom comprenant son langage.

Une société technologique, mais obscurantiste

Prince en son pays, le rescapé est examiné comme une bête sauvage, l’étranger est d’abord un sujet d’étude pour les deux scientifiques, parents adoptifs de Tom, qui l’ont recueilli dans un muséum d’histoire naturelle. L’ancien et le gamin se font complices, Tom fait découvrir son monde au Prince. Pétri de connaissances artistiques, celui-ci s’émerveille à la vision de cette civilisation moderne, technologiquement avancée, avec des machines (même l’invention du cinéma, et une nouvelle version de King Kong), l’électricité, des moyens de transport, une industrie et des grands magasins, une grande fête foraine… Tout un univers, à l’aspect rétro-futuriste, créé dans un graphisme superbe.

Mais cette autre planète des singes est aussi une société obscurantiste, qui refuse de croire en l’existence d’autres créatures vivant de l’autre côté de la mer, cette mer qu’a pourtant traversée le Prince. Ces êtres civilisés ne peuvent accepter l’idée même que d’autres peuples peuvent exister, dans d’autres contrées. L’inconnu ne peut être que primitif, qu’animal. La grande cité doit aussi se défendre contre la forêt qui la menace, cette végétation qui s’empare petit à petit de la métropole. Une parabole naturelle qui a la sagesse du vieux singe.

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