La volteface sur « les collabos » et « les résistants » d’une militante de DLF

Julie Kohlenberg, coordinatrice régionale jeunes de Debout la France, entendait faire barrage au FN début avril. Aujourd'hui, elle soutient Nicolas Dupont-Aignan qui vient de passer un accord avec Marine Le Pen.

j-kohlenberg

La volteface est spectaculaire. Il y a trois semaines, Julie Kohlenberg, la coordinatrice régionale jeunes de Debout la France à qui nous demandions si elle établissait un barrage entre son parti et le FN, répondait : « Oui ! Totalement... Eux, c'est des collabos, nous des résistants... Le FN nous fait tout le temps du pied, c'est désagréable... » (lire ici).

Aujourd'hui, elle justifie le geste de son mentor Nicolas Dupont-Aignan en usant d'une contorsion langagière étonnante : « l'accord n'a pas été passé avec le FN, mais avec Marine Le Pen ». C'est jouer sur les mots, lui objectons-nous. Elle répond : « toute la subtilité est là... Il y a des radicaux au FN dans lesquels nous ne nous retrouvons pas. On s'est surtout dit que les collabos sont chez Macron qui va chercher ses ordres chez Merkel. La souveraineté de la France, c'est le FN... euh, Marine Le Pen qui la porte. On garde notre ligne. A l'issue du scrutin, chacun garde sa ligne... »

Des adhérents de DLF ont-ils quitté le mouvement ? « Certains nous ont quittés, mais sont revenus deux jours après... C'est un grand tournant... » Julie Kohlenberg n'est-elle pas loin du gaullisme social dont elle se réclame ? Elle n'en démord pas : « le gaullisme, c'est savoir s'unir dans les moments importants. Comme le CNR qui unissait de l'extrême-droite à l'extrême-gauche... » Là, elle fait erreur : aucun mouvement d'extrême-droite n'a signé le programme du CNR, le plus à droite était la Fédération républicaine.

Julie Kohlenberg dit aussi que la prise de position de la gaulliste historique Marie-France Garraud a été « importante dans [s]a décision ». N'est-elle pas inquiète ? « J'ai toujours pensé qu'un parti peut avoir des militants dont il peut avoir honte, ce sont les radicaux... Jean-Luc Mélenchon se traîne des fumeurs de pétards, il faut aller dans les manifs d'extrême-gauche, on y rencontre de sacrés loulous ! » On s'étonne de ces propos surprenants, elle insiste : « avec nos 4,7%, devait-on attendre dix ans de plus alors que nous sommes effrayés par la financiarisation, les pédophiles et les escrocs ? »

Qui sont les pédophiles ? « Cohn-Bendit... » La polémique, ancienne, est résumée sur Wikipédia, . L'invoquer à l'occasion du débat politique de l'entre deux tours, fut-il décevant, n'est pas de nature à en relever le niveau... Cela participe de la faute consistant à déconstruire les digues face à l'extrême-droite.

En Haute-Saône et dans le Doubs, les responsables départementaux de DLF ont suivi Nicolas Dupont-Aignan, mais pas dans le Jura où le secrétaire départemental a quitté le parti. (Voir le sujet de France bleu Besançon ici.)

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