C’est une famille où il y a « toujours du bruit, toujours du mouvement » que l’on suit dans le film du cinéaste brésilien Gustavo Pizzi, « La vie comme elle vient » (« Benzhino », sortie le 26 décembre). On est emporté dans le tournis de cette petite tribu, avec celle qui fait tourner la baraque, Irene, la mère jouée par la formidable actrice Karine Teles, également coscénariste de ce récit avec son ex-mari Gustavo Pizzi.
Tantôt énergique tantôt mélancolique, mais jamais bien longtemps, Irene fait avec une maison en pas si bon état, un mari qui s’emballe pour des projets improbables, une sœur mal mariée, et quatre enfants (que des garçons, dont les jumeaux du couple Pizzi et Teles) dont l’aîné va partir à 17 ans jouer dans une équipe de hand, en Allemagne. Lorsque son grand fils annonce son départ prochain, Irene garde quand même le sourire alors qu’elle a probablement envie de pleurer ; sur son visage se lit tout l’amour d’une mère, d’une femme, pour ses cinq hommes.
Sélectionné au Festival de Sundance, et présenté en avant-première aux Rencontres du Cinéma de Gérardmer, ce film évoque en fond la société brésilienne, mais le sujet n’est pas là. C’est la chaleur humaine d’une famille attachante que montre Gustavo Pizzi avec de petites scènes du quotidien, une baignade à la mer, des jeux d’enfants dans le jardin, un satané robinet qui fuit, des repas mouvementés, des moments partagés ensemble, des joies et des peines…
C’est « La vie comme elle vient » et comme elle va, un joli film à travers le portrait d’une famille heureuse malgré tout, rien de fondamentalement grave, de petits soucis, le bonheur de l’instant, et l’espoir d’une vie meilleure, en toute simplicité.