La sollicitude du coureur de trail

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« Ça, c'est du vrai sport ! » Hilare, Michel Girard est crotté de la tête aux pieds. Ce Champagnolais de 52 ans vient de boucler en courant les 32 km du premier Trail des forts du Grand Besançon. Le parcours emprunte des chemins et des sentiers, un peu de macadam quand on ne peut pas faire autrement. Il monte et descend, part de la Malcombe et grimpe au Rosemont, va de Beure à Chapelle-des-Buis, de la Malate au fort de Montfaucon... 1.320 m de dénivelée positive, 1.090 m de négative. Un profil « casse pattes », dit Stéphane, skieur de fond pontissalien venu courir en équipe avec des potes.
C'est une course de montagne, comme dans les Alpes, les Vosges ou l'Atlas. Elles ont pour nom Mauritanienne, Défi de l'Oisans (12.000 m de dénivelée et 200 km sur 6 jours), Marathon des sables... Philippe Lanfranchi, 37 ans, ex country-crossman au FC Sochaux, est venu préparer l'Ultra Marathon du mont Blanc, 155 km et 8.500 m de dénivelée positive : « Le meilleur, un Népalais, le fait en vingt-quatre heures, j'espère y arriver en vingt-sept heures... » Non licencié, comme sept des dix-huit premiers, il a fini seizième, en deux heures et cinquante-deux minutes. A près de dix-huit minutes du vainqueur, Cyril Vuillemin, de l'ASPTT Besançon.

« On se croit dans la pampa »

Mais à entendre les participants, la compétition est secondaire. La performance, c'est par rapport à soi-même. Vincent Quittet, qui a mis « un peu plus de trois heures », a trouvé « un parcours magnifique ». Il est venu « pour le plaisir » et préparer un triathlon en Allemagne.
La Luxovienne Célestine Verrier est la première femme. A 42 ans, elle s'est remise à courir en décembre ! « Je ne suis pas venue faire un chrono, mais pour le plaisir, pour terminer. » De la course de montagne, elle apprécie l'ambiance : « C'est convivial, chaleureux, il n'y a pas de compétition, les coureurs vous emmènent, vous aident... »
La nature est une des motivations. « C'est génial, on se croirait dans la pampa », dit Pascal, un skieur de Pontarlier qui se prépare au marathon de Berlin. Courir sur la terre est « moins dur que sur route, moins traumatisant pour les articulations », dit Patrick, venu avec trois amis de l'ASPTT Lons-le-Saunier.

« Sportivement exigeant »

Le plaisir est sur les visages à l'arrivée. L'effort dans les mots : « C'est très dur, il y a beaucoup de dénivelée, peu de récupération, des descentes difficiles... Mais j'aime ça, j'aime me faire mal », sourit Michel Girard. En plein étirements, Philippe Lanfranchi explique : « C'est dur, les muscles sont gorgés d'eau au bout d'une heure, les sensations ne sont plus là... Il ne faut pas se laisser emmener par la descente, courir les épaules en avant pour éviter de tétaniser les cuisses... C'est un beau parcours, constamment relançant, avec des montées brèves, plus dures à gérer : on aurait tendance à monter au delà de son train. C'est sportivement exigeant, avec des appuis fuyants à cause du terrain mou. Ça demande un entraïnement important, un touriste ne finirait pas... »
Malgré la météo polaire, les organisateurs avaient le sourire. Quatre cents concurrents de 25 départements, dont la Haute-Garonne, et 180 bénévoles pour encadrer la course, c'est une belle machine à faire tourner. « Le trail se développe en France », explique Alain Villard, le président de l'Amicale sportive des municipaux de Besançon. « C'est une compétition, mais aussi un loisir. Les coureurs restent parfois plusieurs jours en gïte, visitent la région en famille », ajoute-t-il.
« L'ambiance est différente des compétition sur piste », dit Jean-Marie Baverel, co-organisateur. « En trail, on n'a pas de temps de référence, car le parcours n'est jamais le même... »

 

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