La loi de 1901 : bonne à tout faire

Le statut associatif est-il adapté ? Réponses glanées samedi au forum des associations de Besançon.

tilagonemireille

« Pour une fois qu'on arrive à retenir les gens au pot... D'habitude, quand c'est fini les gens se sauvent ». Mireille Tilagone, responsable du service de la vie associative de la ville de Besançon, se réjouit de la suppression des cloisons entre les stands du forum des associations qui s'est tenu samedi. « Les gens étaient surpris de pouvoir circuler transversalement, certains n'avaient jamais vu leurs voisins... » Du coup, peut-être sont-ils allés boire un coup avec eux une fois la manifestation terminée : « C'est la première fois qu'ils papotent autour d'un pot »
Alors que depuis une bonne quinzaine d'années, les dirigeants associatifs et les élus locaux se plaignent d'une crise des vocations, serait-ce le signe d'un renouveau associatif ? On n'en est évidemment pas là. « On invite systématiquement les 150 nouvelles associations qui voient le jour chaque année à Besançon à venir nous voir, mais seulement une vingtaine le font. Peut-être qu'il y a d'autres réseaux d'aide et de soutien ailleurs ». Avec son service dédié et un Centre 1901 de onze personnes, la capitale régionale a depuis longtemps pris la mesure de l'enjeu, y compris politique, que représente la vie associative. Elle vient d'ouvrir un centre de ressources qui tient lieu de salle de réunion et de dispensateur de conseils juridiques ou organisationnels, comptables ou pratiques. Toutes les villes ne le prennent pas directement en charge, ailleurs ce peut être... une association, comme à Aubagne. 
Le Centre 1901 bisontin aspire à voir naître des synergies, des « mutualisations de moyens ou de matériels : certaines associations ont tout pour organiser une manifestation à l'extérieur. J'ai ainsi pu faire prêter un tente-abri de la  maison de quartier de Velotte à Tambour Battant... » Reste qu'au delà de « l'idéal associatif » d'un « groupe défendant une cause commune dans un fonctionnement démocratique », les objectifs de chacune sont variés et très différents. Car le point commun des militants associatifs, c'est souvent de louer le statut issu de la loi de 1901. « Aucune autre structure citoyenne ne permet ça », dit François Devaux, de la Commission de protection des eaux qu'il a présidée et où il milite depuis plus de 30 ans. « Le statut associatif permet d'avoir un agrément environnemental de d'agir en justice. Le projet est bâti par les adhérents qui ont toujours leur mot à dire, viennent par sympathie. Le statut permet d'avoir une personne morale, un compte en banque, un local, des subventions, un site internet, des salariés... L'idéal serait quand même qu'on change souvent de président ou de dirigeants car ce sont toujours un peu les mêmes... L'environnement est complexe, il faut bien militer trois ou quatre ans pour commencer à être au courant des choses. En même temps, on se cultive en travaillant sur les dossiers, techniquement, scientifiquement, mais il faut y croire, être motivés... C'est un peu une auberge espagnole, on y trouve ce qu'on apporte. Au début, on se battait sur le terrain, quasiment sans législation, contre les décharges sauvages, c'est simple. Maintenant, il y a le code de l'Environnement avec plusieurs milliers d'articles : c'est plus difficile à mettre en oeuvre. Si on fait une faute, on ne nous loupe pas, on doit travailler comme des pros ! L'administration a les connaissances techniques, nous la motivation... »
Dans un domaine très différent, Mireille Péquignot, outre ses mandats de conseillère régionale et municipale (DVD) préside Halte Discrimination. « La loi de 1901 convient bien, même si la forme associative a ses limites. Notre champ d'action est l'emploi, la formation, la création d'entreprise... On est surtout tributaire du soutien des collectivités territoriales où c'est quelques fois à la tête du client, quelle que soit l'action menée... » Pour Thierry Crespin, de l'association franc-comtoise de psychomotricité, la forme associative est indispensable : « pour avoir un stand ou organiser des formations, rémunérer des intervenants il faut être une association. Nous regroupons aussi des professionnels parfois isolés qui essaient de connaître entre eux...»
Sans but lucratif mais pas sans objectifs d'équilibre financier, les associations sont de tous calibres. De la bande de potes à l'entreprise de bonne taille employant plusieurs centaines de personnes... Elles sont aussi l'objet de toutes les attentions des élus ou des candidats en campagne, même longtemps à l'avance. Maire, adjoints, opposants, tous doivent se montrer bienveillants avec le monde associatif. Comme l'a fait, par exemple, Jacques Pélissard le 31 janvier à Lons le Saunier lors de ses voeux au monde associatif.

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