« Il faut arrêter de toucher aux salariés et à leur santé »

Pendant que la CGT Santé défilait à Paris, la CFDT Santé-Sociaux se rassemblait devant la préfecture de Besançon pour demander un investissement de 2% supplémentaires dans le secteur.

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Une soixantaine de salariés affiliés au syndicat CFDT Santé-Sociaux du Doubs se sont rassemblés mardi en début d'après-midi devant la préfecture de Besançon où une délégation a été reçue peu après 15 heures. « Y'en a marre des mauvaises conditions de travail, de la baisse des financements publics, de faire porter la responsabilité des problèmes aux salariés », résume Christelle Tisserand, la secrétaire du syndicat.

Norbert Marteau, le secrétaire adjoint, emploie lui aussi un vocabulaire qu'on n'avait pas entendu depuis longtemps dans la bouche d'un militant cédétiste : « on en a marre d'être pris pour des clowns. On vient dire qu'on sort d'une période où les salariés de la santé ont été présents pour remettre de l'équilibre dans un secteur financièrement dégradé car la crise est passée par là. Notre système a été un amortisseur social qui a fait que notre pays a mieux résisté à la crise de 2008, alors on dit qu'il faut réinvestir dans ce secteur, regarder objectivement les nouveaux besoins qui ne sont pas pris en compte, comme ceux relatifs au vieillissement qu'on chiffre à +4%, opr les députés ont donné 1,8 à 2%. La différence est prise sur les salariés, c'est la précarité. Ce n'est pas un coup de gueule, c'est une analyse économique ».

La CFDT a choisi la période électorale pour poser un problème évidemment politique. « On dit aussi aux citoyens de bien lire les programmes », ajoute Norbert Marteau. Certains sont-ils incompatibles avec ce que la CFDT demande ? « Ils disent tous que la santé est un coût... » On avait eu l'impression qu'Hamon et Mélenchon ne posaient pas le problème ainsi... La réponse est un peu alambiquée, le militant hésite à donner l'impression d'une préférence. On le comprend, l'indépendance syndicale est désormais de mise après de longues années de compagnonnage de la CFDT avec le PS qui n'est plus vraiment en odeur de sainteté chez les syndicalistes... Alors il dit : « il y a programme et programme, ceux qui poussent à la libéralisation, au privé... » On a compris qu'il vise Fillon.

Il les vise en fait tous : « pas un ne dit qu'il faut remettre de l'argent, refinancer, s'appuyer sur la CSG... On n'a pas vu qu'ils veulent mettre 2% de plus dans la santé... » Un exemple du ras-le-bol des salariés est venu avec une récente grève de deux jours à la Polyclinique de Franche-Comté, à Planoise, dont la Mutualité est le principal actionnaire. « L'employeur avait un déficit d'un million d'euros et a donc supprimé l'ensemble des accords et usages pour faire 400.000 euros d'économie en touchant une petite prime des auxiliaires de puériculture à 1400 euros qui travaillent deux week-end par mois ! On dit qu'il faut arrêter de toucher aux salariés, à leur santé, à l'attrait du secteur... »

Vincent Maubert, délégué au CHU, dénonce pour sa part une « fuite en avant des directions qui se moquent des agents, remettent en cause le statut de la fonction publique en se disant si ça casse on verra bien... »

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