Grand Besançon Habitat : 5 voix contre la hausse des loyers

C'est insuffisant pour emporter une décision votée par dix administrateurs. La Confédération nationale du logement a argumenté son opposition dans une déclaration que nous publions.

Alors que les élections des délégués des locataires dans les organismes HLM se tiennent fin novembre, la hausse des loyers à Grand Besançon Habitat a été votée par 10 voix pour, 5 contre et 1 abstentionlors du dernier conseil d'administration de l'organisme. A la relocation, c'est à dire quand un nouveau locataire prend un appartement, cette hausse a été adoptée par 11 voix contre 5.

La CNL, qui s'est opposée à ces augmentations, a lu une déclaration avant que s'ensuive une discussion d'une demi-heure. Voici cette déclaration :  

Non à la hausse des loyers

« Du coté des locataires les salaires stagnent, la précarité et le chômage sont loin d’être éradiqués. Retraites, allocations et APL bloqués à 0,3% seront rognés par l'inflation dans les 2 prochaines années. Les hausses de prix s'accumulent : mutuelles et assurances, énergie, transport, denrées de première nécessité. Les études de l'INSEE montrent que les personnes ayant les revenus les plus bas connaissent des difficultés accrues. Depuis 15 ans, le poids du logement dans le budget des plus bas revenus a augmenté de 10%.

Le président de GBH M. Pascal CURIE déclarait à la Presse bisontine de mai à l'occasion des mesures gouvernementales ponctionnant les HLM :«  l'office GBH a fait 950.000 € de bénéfices en 2017». GBH prévoit 693.000 € en 2019 avec la hausse de loyer (soit 241.000€ en plus). La hausse ne semble donc pas absolument nécessaire.

Cette augmentation proposée de 1,25% est contraire à la fonction des HLM qui ont un but social. Cela risque d'augmenter les impayés.

Si l'office est riche et que les mesures imposées par le gouvernement ne pèsent pas trop son budget, il n'est pas nécessaire d'augmenter les loyers. 1,25 % de hausse c'est 241.000€ de rentrées supplémentaires, mais une baisse de la vacance de 8% à 7% (soit 54 logements) rapporterait 305.500 € (1/8ème de 1.645.000 € de perte de loyer plus 715.000 € de perte de charges). Faire reculer la vacance n'est-ce pas un bel objectif ?

Besançon est la ville de Victor Hugo et de Proudhon, deux grands socialistes qui refusaient la misère.

Nous vous demandons, à vous les administrateurs de GBH de ne pas pratiquer cette augmentation de loyer 2019.

Pour ce qui est de la hausse à la relocation, cette mesure n'a pas été discutée avec les conséquences qu'elle a. Nous vous demandons également de la refuser. Dans un contexte de vacance la hausse est contre-productive (alors que des baisses ciblées ont permis de louer des logements vacants depuis longtemps).
Dans la situation de mutation, par exemple en cas de sous occupation, la hausse à la relocation aboutit à ce que la proposition de relogement soit aussi chère voire plus mais avec moins de place.... De plus cela induit que des locataires logés pareils ont des loyers différents ….

La justification de la hausse à la relocation serait de rattraper les loyers des autres offices. Nous souhaitons que des loyers restent le plus bas possible, car les demandeurs sont de plus en plus pauvres comme le montrent les enquêtes sociales lors des demandes. Et si l'office est riche comme annoncé, il peut aisément garder sa vocation sociale voire très sociale.

Nous vous demandons donc de voter contre la hausse à la relocation. »

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !