Démantèlement annoncé de General Electric : « il y aura de la casse », craint la CGT

Karim Matoug, salarié à Belfort et délégué CGT au comité de groupe européen, a évoqué les conséquences de cette « financiarisation pure et dure » pour les 13.000 salariés français, dont 2500 à Belfort, de la décision du PDG américain Larry Culp.

Karim Matoug, salarié GE à Belfort, à la conférence régionale métallurgie de la CGT à Damparis.

Annoncée ce mardi matin en comité de groupe européen aux représentants des salariés, la division de General Electric en trois entités cotées en bourse signifie la fin du conglomérat créé par Thomas Edison à la fin du 19e siècle, et dont le siège est basé à Boston (USA). Ces trois divisions seront spécialisées dans la santé début 2023, l'aéronautique et l'énergie en 2024. Dans la foulée, le PDG Lawrence Culp l'a annoncé lors d'une conférence de presse téléphonique (lire ici)

Si le cours de l'action à la bourse de New York a augmenté de 5%, les salariés ont de leur côté de quoi se poser de nombreuses questions. Notamment les 13.000 salariés français qui travaillent dans le médical en région parisienne, l'hydrologie à Grenoble, les éoliennes à Saint-Nazaire, l'énergie et notamment les turbines à Nancy, Villebon-sur-Yvette et surtout Belfort.

Karim Matoug, délégué CGT à Belfort et membre du comité de groupe européen, a fait part de ses inquiétudes lors de la conférence régionale de la métallurgie que tenait l'organisation syndicale ce mardi à Damparis, près de Dole. « General Electric n'existera donc plus en France. GE est également présente dans l'aviation au Royaume uni, en Italie, en Pologne, mais aussi en France avec une coentreprise avec Safran. »

A Belfort, 2500 salariés sont concernés dont près de 1300 travaillent dans le secteur gaz, 200 dans la conversion d'énergie et un millier dans le nucléaire. « Il y a des discussions avec EDF pour la reprise de la fabrication de turbines Arabelle, les plus puissantes du monde, depuis que Macron a forcé la main à EDF... Mais aujourd'hui, on n'a pas d'informations », souligne Karim Matoug en ajoutant qu'avec « des annonces d'une telle ampleur, il y aura de la casse. D'ici 2024, je ne serai plus salarié de GE, mais de je ne sais qui... »

Que vont faire les syndicats, dont le sien ? « C'est une hypothèse qui se tramait, qu'on n'avait pas écartée. On va faire le point avec les équipes, faire des analyses... On est sur la financiarisation pure et dure... On est aussi au cœur du mix énergétique... » Au cœur aussi de la maitrise des processus de maintenance nucléaire et/ou de relance controversée de cette production que défend Emmanuel Macron.

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