Deauville terre d’accueil

Dédié au cinéma américain, le Festival normand qui s'est clôturé le 12 septembre, programmait également des films français et des œuvres sélectionnées à Cannes. Traditionnellement, des jurés français y jugent des films américains, et le Prix d’Ornano-Valenti créé par des studios américains est attribué à un premier film français... « Une femme du monde » (photo ci-dessous), film américain, a été tourné en Alsace.

Dans « Une femme du monde », tourné en Alsace, Laure Calamy joue une prostituée qui se démène pour payer l’école privée de son fils.

Demandez le programme ! Depuis 1975, le Festival de Deauville présente « le meilleur du cinéma américain » ; c‘est encore le cas avec la 47ème édition où étaient projetés jusqu'à dimanche des dizaines de longs-métrages made in USA. Des films indépendants sélectionnés en compétition, et quelques avant-premières prestigieuses, telle « Dune », l’adaptation très attendue du roman de science-fiction de Frank Herbert par le cinéaste Denis Villeneuve. Traditionnellement, des jurés français y jugent des films américains, et le Prix d’Ornano-Valenti créé par des studios américains est attribué à un premier film français (cette année « Les Magnétiques », réalisé par Vincent Maël Cardona).

Mais plus que jamais, le Festival du cinéma américain est « un pont entre les deux nations fondatrices du cinéma », une terre d’accueil pour des films venus d’ailleurs. L’an dernier, situation sanitaire oblige, l’événement deauvillais fut un des très rares festivals à pouvoir se dérouler malgré tout, avec masques et distanciation. De la Croisette aux planches, neufs films sélectionnés par le Festival de Cannes 2020, qui n’avait pas pu avoir lieu, avaient ainsi été projetés en Normandie.

Sous la protection du passe sanitaire cette année, le Festival de Deauville renouvelle cet échange avec son collègue du Sud, et a programmé sept films présentés à Cannes lors du Festival 2021, repoussé au mois de juillet. Dont les deux œuvres qui ont reçu le Grand Prix, « Compartiment 6 » de Juho Kuosmanen et « Un héros » d’Asghar Farhadi ; « Julie (en 12 chapitres) » de Joachim Trier pour lequel Renate Reinsve a reçu le Prix d’interprétation féminine ; le documentaire d’Oliver Stone sur JFK, ou encore « Jane par Charlotte », celui consacré à Jane Birkin par sa fille Charlotte Gainsbourg, par ailleurs présidente du jury de Deauville.

Les rapports parents-enfants pour thème récurrent

Le festival a aussi ouvert une « Fenêtre sur le cinéma français », en programmant en avant-première six films made in France, dont « Une femme du monde » de Cécile Ducrocq, « L’amour, c’est mieux que la vie ! » le cinquantième film de Claude Lelouch, « Les choses humaines » d’Yvan Attal, « Ogre » d’Arnaud Malherbe…

Dylan Penn, qui a reçu le Prix du Nouvel Hollywood, joue la fille de son père Sean Penn dans « Flag Day ».

Si « Jane par Charlotte » est évidemment un touchant échange mère-fille, les rapports parents-enfants sont un thème récurrent dans cette édition. Tourné en Alsace, « Une femme du monde » raconte ainsi comment une prostituée jouée par Laure Calamy se démène pour payer une école privée à son fils. « Flag Day » est une véritable affaire de famille, puisque Dylan et Jack Penn, fille et fils de Robin Wright et Sean Penn, y jouent les enfants de l’acteur principal et réalisateur du film, Sean Penn. « C’est compliqué de tourner avec sa famille, on ne sait pas si ça va être fabuleux ou désastreux ; j’ai demandé à ma mère si je devais faire le film et elle m’a dit oui », confiait la ravissante Dylan Penn à Deauville, où elle a reçu le Prix du Nouvel Hollywood.

Histoire père-fille encore avec « Stillwater » de Tom McCarthy, dans lequel Matt Damon joue un Américain moyen qui tente de faire sortir sa fille de la prison des Baumettes à Marseille, et se trouve une famille française d’adoption. Dans « Blue Bayou » de Justin Chon, menacé d’expulsion, un Coréen qui a grandi aux Etats-Unis doit faire des adieux déchirants à sa fille adoptive. Dans « Potato dreams of America » de Wes Hurley, une mère russe se marie par correspondance à un Américain, pour que son fils grandisse aux Etats-Unis. Plus dramatiques, dans « John and the hole » de Pascal Sisto, un ado enferme ses parents dans un bunker abandonné, et un cow-boy recherche ses enfants pour les tuer dans « The last son » de Tim Sutton. Au cinéma non plus, la famille n’est pas un long fleuve tranquille.

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