Claire Arnoux : « la dynamique de la France insoumise va se poursuivre »

La candidate aux législatives à Besançon se défend d'une quelconque complaisance à l'égard du FN : « les mêmes qui nous font la morale ont fait le ministère de l'identité nationale ou proposé la déchéance de nationalité... »

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« Les mêmes qui nous font la morale ont fait le ministère de l'identité nationale ou proposé la déchéance de nationalité... » Claire Arnoux, candidate de la France insoumise aux législatives dans la 2e circonscription du Doubs (Besançon est et sud) a expliqué dans une conférence de presse tenue avec son suppléant Daniel Conversy et sa directrice de campagne Séverine Vezies, « ne pas comprendre le procès » fait à Jean-Luc Mélenchon et aux Insoumis qui n'ont « rien à prouver » dans la lutte contre le FN pour lequel ils souhaitent qu'il n'y ait « pas une voix. On n'est pas dans le ni-ni ».

D'ailleurs, le fait que la consultation des soutiens du candidat n'ait pas prévu l'option d'un vote Le Pen en est à ses yeux une illustration. Elle dénonce un « acharnement contre Mélenchon qui est le seul à avoir posé le mot juste sur le FN, celui de fasciste, et a empêché Marine Le Pen d'avoir une tribune à l'Assemblée nationale » en se présentant contre elle - sans succès - aux législatives à Hénin-Beaumont. Pour Claire Arnoux, c'est ailleurs qu'il faut regarder : « la barrière entre la droite et l'extrême-droite a volé en éclat : 25% des électeurs de François Fillon pourraient voter Le Pen. Nous proposons une barrière qui soit une alternative de progrès social. Notre objectif est de détourner du vote FN. C'est à mettre au crédit de notre campagne que le FN ait été plus bas qu'annoncé... »

« Beaucoup ne savent pas par quel bout nous prendre, il va falloir s'y faire »

Les insoumis bisontins considèrent le résultat de la consultation comme « le reflet de la diversité » du mouvement. « Nos électeurs sont des citoyens éclairés », dit Séverine Vezies. Comment interpréter l'abstention de 45% des soutiens, seuls 243.000 sur près de 440.000 ayant émis un avis ? « Le délai était court » et « il y a des profils très variés inscrits sur le site de la France insoumise. 243.000, c'est beaucoup, c'est une force militante », répond Claire Arnoux. « Il n'y a pas que des militants, une partie a seulement apporté une signature de soutien », ajoute Daniel Conversy. « Beaucoup ne savent pas par quel bout nous prendre, il va falloir s'y faire », souligne Séverine Vezies.

La question FN réglée, les candidats insoumis abordent également la concurrence de la candidature de Christophe Lime (PCF) qui, le 23 avril, appelait à l'union. « Au lieu de lancer des appels dans la presse, on aimerait le voir dans des réunions », dit Claire Arnoux qui « regrette qu'il se soit attribué dans la campagne le rôle de représentant de Jean-Luc Mélenchon ». En fait, Insoumis et communistes, s'ils soutenaient le même candidat à la présidentielle, ne défendaient pas le même programme ! Au niveau national comme à Besançon où, affirme Daniel Conversy, « 75% des militants du PCF ont voté contre le soutien de leur parti à la candidature Mélenchon ».

« Ils labourent, on sème »

Ces bisbilles pourraient coûter cher aux législatives. Mélenchon a certes obtenu 20,43% des exprimés dans la 2e circonscription, mais seulement 16% des inscrits. Or, il en faut 12,5 pour se qualifier pour le second tour. Sachant qu'il y a traditionnellement une chute de la participation de 15 à 20% entre présidentielle et législative, le risque d'une élimination du second tour des deux candidats, insoumis et communiste, est réel. Séverine Vezies est dubitative : « je ne parierais pas sur une baisse de la participation ».

Comment aborder cette échéance face aux expérimentés Christophe Lime et Eric Alauzet qui labourent le terrain depuis plusieurs années ? « Ils labourent, on sème », dit un militant. « On nous a promis le renouveau avec Macron, on a vu Raffarin à la tribune ! On ne fait pas une nouvelle cuisine avec de vieilles casseroles. Et ce n'est pas parce qu'on n'a jamais été élus qu'on n'a rien fait. Nous avons une longue expérience de luttes, de vie associative... » Colonel de pompiers et ancien directeur du SDISService départemental d'incendie et de secours de l'Yonne, Daniel Conversy, qui présida un temps l'ANDDSISAssociation Nationale des Directeurs Départementaux des Services d’Incendie et de Secours, n'est pas un perdreau de l'année : « j'ai une bonne connaissance des rouages administratifs et politiques, j'ai formé plus de mille pompiers dans le Doubs », lâche-t-il. Claire Arnoux veut croire aussi que « la dynamique de la France insoumise va se poursuivre ».

 

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