L’actrice incarne une clocharde dans le film de Claus Drexel, « Sous les étoiles de Paris », qui hésite entre la fable et le réalisme en évoquant les misères de Paris.
Les sans-abri parisiens, Claus Drexel les avait filmés pour un documentaire, « Au bord du monde » (2014). Après une plongée dans l’Amérique profonde, dans une bourgade d’Arizona lors de l’élection de Donald Trump, « America » (2018), le cinéaste retourne dans le monde de la rue avec « Sous les étoiles de Paris » (sortie le 28 octobre), dans lequel Catherine Frot incarne une clocharde, une femme seule, brisée, muette, boiteuse, qui vit sous les ponts, sur les quais de Seine.
Christine passe les nuits dans une sorte de grotte, un local oublié, tout près de Notre Dame ; chaque matin, elle sort de sa cache, file avec ses cabas dans les rues de la capitale, et passe une partie de la journée assise sur un banc, sur l’île de la Cité, à siffler avec les oiseaux. Une nuit neigeuse, un petit gosse noir pousse sa grille, un gamin perdu qu’elle met d’abord dehors avant de le recueillir pour de bon. Suli est seul lui aussi et ne parle pas français ; grâce à une photo, un bout de papier, Christine comprend que la mère de l’enfant est une migrante, qu’elle a été arrêtée, qu’elle va être expulsée… La « pauvre clocharde, rien du tout » décide de partir à sa recherche, de traverser Paris avec ce petit garçon, comme une mission qu’elle se donne et la ramène un peu à la vie.
Le petit Suli est interprété par le jeune Mahamadou Yaffa, dont c’est le premier rôle. « C’était difficile ce choix », précise Claus Drexel, « On a vu des enfants très différents et Mahamadou a vraiment un côté solaire, c’était magique la rencontre entre Catherine et Mahamadou, il y a un truc qui s’est passé entre les deux ». Catherine Frot a aussi l’occasion dans ce film de partager quelques scènes avec sa sœur Dominique, également comédienne ; ce qui ne leur était quasiment jamais arrivé : « Si, quand on était en amateurs, à quinze ans. C’était presque des retrouvailles, surtout avec la dégaine de prostituée qu’elle avait, et moi la mienne… », se réjouit l’actrice.
En montrant à la fois la beauté de Paris by night et les misères de Paris, le film hésite entre la fable et le réalisme, et le personnage intemporel composé par Catherine Frot (grand manteau noir, longue écharpe, dégaine, voix éraillée, un pied blessé…) ne fait malheureusement jamais oublier qu’il s’agit bien d’une actrice costumée en sdf.
Bertrand Tavernier est venu souvent au Ciné-Club de Pontarlier. Blondeau et Tavernier étaient liés par une immense cinéphilie et un solide engagement. Le 7 octobre 2014 dans le cadre des rencontres organisées par les 2 scènes au cinéma Kursaal, il animait un colloque "Cinéma et Histoire" que nous re-publions. Récemment Il disait « Le cinéma c'est offrir le monde au monde ». Il n'y a pas de plus belle définition. Merci Bertrand Tavernier.
Pour la deuxième année consécutive Factuel Info sera partenaire du Festival Diversité avec Habitat Jeunes les Oiseaux et Radio BIP pour présenter Chris the Swiss de Anja Kofmel. Cette année, même scénario que l’an dernier, pas de projection en salle mais diffusion en ligne gratuite le 1er avril à 20h suivie d'un débat.
C’est finalement en ligne que se tiendra le Metz Film Festival de la transition écologique. Au programme : « des films d’aujourd’hui qui pensent le monde de demain ». A voir depuis chez soi du 26 au 28 mars.
Le film « Les choses des autres » de Delphine Ziegler devait être présenté en avant-première en salle. Étant donnée la fermeture des cinémas, cette projection n’a pas pu être envisagée. Néanmoins, on peut voir ce très beau documentaire en replay sur France 3 Bourgogne Franche-Comté jusqu’au 31 mars.
L’actrice Tilda Swinton donne son physique atypique, sa « pâleur », son « mélange de folie et de mélancolie », à son personnage de femme désespérée, quittée par son amant.
L’actrice incarne une femme quittée dans « La voix humaine » (« The human voice »), un film de Pedro Almodovar. Court-métrage, mais beau moment de cinéma qui sort en DVD et VOD le 19 mars.