C’est au temps de la conquête de l’Ouest que se déroule « Calamity » (sortie le 14 octobre), film d’animation de Rémi Chayé, qui avait réalisé l’émouvant et poétique « Tout en haut du monde », l’histoire d’une petite fille partie à la recherche de son grand-père disparu. Sa nouvelle héroïne est encore une gamine d’une dizaine d’années, Martha Jane, que l’on découvre parmi un convoi de charriots, direction l’Oregon, avec son père, son frère et sa petite sœur. Cette famille de pionniers, encore bouleversée par la mort récente de la mère, est portée par l’espoir d’une vie meilleure à l’arrivée, à l’ouest de cette nouvelle Amérique.
Après la blessure de son père, Martha Jane refuse d’être reléguée à sa place de fillette, sur le banc ; elle apprend seule à monter à cheval, s’entraîne la nuit à lancer le lasso, coupe ses cheveux longs, remplace sa jupe par un pantalon, et finalement prend les rênes du chariot. Une attitude mal vue de la communauté, la môme rebelle se heurte à la réalité de la condition féminine, ne comprend pas l’injustice, ce qui est autorisé aux garçons et ne l’est pas aux filles. Faisant fi de la bienséance, la demoiselle est aussi une sorte de miss catastrophe, une « calamité », d’où viendra son surnom ; car ce film raconte « une enfance de Martha Jane Cannary », alias Calamity Jane, l’enfance inventée, imaginaire, d’une future légende de l’Ouest.
De l’animation aux allures de western
Une enfant injustement accusée de vol, qui quitte le convoi pour s’innocenter, fait de bonnes et mauvaises rencontres, connaît aventures et mésaventures, chevauche à la poursuite d’un vilain, aide une chercheuse d’or à dénicher un filon, traite un colonel de « tête de bouse » (son insulte préférée)… Avant de devenir finalement éclaireuse, comme le personnage de Calamity va l’être pour des générations de petites filles.
C’est avec la même équipe technique de « Tout en haut du monde » que Rémi Chayé a conçu ce beau film aux allures de western, Prix Cristal du Festival d’Annecy ; du cinéma d’animation au graphisme de qualité (980 décors, 1400 plans…) qui retranscrit l’univers du Grand Ouest, les couleurs des grands espaces, avec des touches de comédie, une formidable séquence de course-poursuite dans une petite ville… Et une sacrée héroïne que cette « Calamity ».