Acte XIX : convergences interdites à Besançon

La manifestation des gilets jaunes a été empêchée de rejoindre le pique-nique des Vaîtes… Un lanceur de canette a écopé de trois mois ferme en comparution immédiate.

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Ils étaient environ 900 gilets jaunes à cette édition du 22 mars, réunis comme traditionnellement place de la Révolution. Outre la déambulation dans le centre-ville, les participants se fixent pour objectif de rejoindre les Vaîtes dans le nord-est de la cité. Cette zone maraîchère est convoitée par la Mairie pour y bâtir de nouveaux habitats, et ce malgré l’opposition croissante d’associations, de riverains, et même du Conseil national de protection de la nature ; alors que les pelleteuses s’activent, un pique-nique de « résistance » était ainsi organisé.

Départ autour de 15 heures, et déambulation jusqu'aux Chaprais par la rue de Belfort gagnée. Mais alors que deux élus locaux MoDem exigent l’arrêt des manifestations dans la Boucle, les autorités, après avoir répondu par la négative, semblent au contraire davantage préoccupées lorsqu’elles s’en écartent. Ainsi, au niveau du supermarché Casino, un large cordon de gendarmes mobiles, aidés par les policiers du commissariat central, interdisent le passage. Un face-à-face tendu s’engage, certains uniformes allant jusqu’à user de gaz lacrymogènes à main.

La Préfecture s’en expliquera, indiquant n’empêcher aucune convergence mais souhaitant faire respecter le droit en particulier en matière de circulation. Retour dans la Boucle, avec le franchissement du tunnel sous la citadelle vers 17 heures 30. L’ambiance reste joyeuse, mais pour beaucoup cette éviction constitue une atteinte inacceptable. Arrivée à Préfecture à 18 heures par la Gare-d’eau, où les slogans « radicaux » fusent : « anti, anti, anti-capitaliste ! », « cocktail Molotov, bazooka, Kalachnikov », ou « flic suicidé, à moitié pardonné. »

Fermeté carcérale

Pourtant rue Charles Nodier, aucun heurt à signaler avec les concernés... Une manifestante distribue des roses, jaunes bien sûr, qu’elle remet aux gendarmes ou dispose sur les fourgons. Drapeaux rouges, banderole « la planète ou le profit ? », pancarte « quand l’injustice devient la loi, désobéir est un devoir », dessins à même le chasuble contre les L.b.D. et le gouvernement, exhibitions de ballons jaunes ou de peluches Pikatchu demeurent. Une petite rixe éclate sommairement entre un « historique » et un participant trop fougueux, sans incidence majeure.

Sur la fin seul un manifestant jette, sans grande conviction, un cadavre de canette en aluminium en direction des forces de l’ordre ; il sera interpellé plus tard à Chamars, et, jugé en comparution immédiate, condamné à trois mois de prison ferme sans mandat de dépôt… Après 19 heures, il ne reste presque plus personne et le dispositif se disperse. Alors que de nombreuses municipalités émettent des arrêtés d’interdiction, et que le nombre et la variété des pistes législatives explosent, à Besançon, beaucoup ne semblent toujours pas prêts à lâcher.

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