Une famille irakienne est accueillie à Mouthe depuis cet été par une association bien préparée ayant pris exemple sur une initiative jurassienne. A Pontarlier, une conférence sur l'histoire commune entre la France et la Syrie, jeudi 29 septembre, est un prélude à un nouveau projet citoyen d'accueil.
« Du désastre, toujours finit par naître le réveil. » Cette phrase d'une mélancolique justesse de Yolande Moreau dans son film Nulle part en France consacré aux jungles de Grande Synthe et Calais, illustre à merveille les initiatives citoyennes visant à accueillir des réfugiés de la guerre qui ravage le Moyen Orient. Le documentaire est d'emblée cité par la philosophe Laurence Bouchet comme le déclic du projet en gestation à Pontarlier lorsqu'elle ouvre la conférence de presse le présentant.
La cinéaste, dit-elle, « montre bien les difficultés pour les arrivants, l'accueil peu chaleureux qu'ils reçoivent ». Avec quelques amis dont le professeur de lettres classiques Bernard Brichoux, le président du ciné-club Jacques-Becker Patrick Colle, ancien principal du collège Grenier, le conseiller municipal Gérard Voinnet (PG), la décision est prise de faire quelque chose au-delà des « réactions épidermiques ». Ils constatent que « le gouvernement avait annoncé accueillir 30.000 personnes, mais que seulement 400 sont arrivées jusqu'à l'été ». Ils se renseignent sur les initiatives déjà prises dans la région, trouvent intéressant que ce qu'a fait l'association Accueil jurassien intercommunautaire de réfugiés à Lons-le-Saunier et veulent s'en inspirer « avec l'esprit laïc ».
« Le Haut-Doubs a une tradition d'accueil »
« On a accueilli des réfugiés espagnols en 1936 même si ce n'était pas simple. Aujourd'hui, on peut le faire ici », dit Patrick Colle qui entend participer à « une réponse à Calais sur l'ensemble du territoire » en accueillant dix à vingt personnes dans la région pontissalienne. « Le Haut-Doubs a une tradition d'accueil des indigents », insiste Laurence Bouchet. Devant ce qui ressemble fort à une tétanisation des autorités, c'est aussi un appel à la mobilisation citoyenne : « Les politiques nous disent qu'il n'y a pas de demandes, mais à Mouthe, dès qu'il y a eu des locaux, il y a eu des gens ».
« Vingt à trente adhérents seraient une bonne base »
Cette mobilisation passe par la connaissance de l'histoire des cinq siècles de relations officielles entre la France et cette partie du monde : c'est le but de la conférence de l'universitaire Jacques Fontaine. Il s'agit aussi de donner une information sur le projet, afin de vérifier que les forces existent pour constituer une association : « elle pourrait par exemple être garante d'un loyer. Vingt à trente adhérents seraient une bonne base pour l'enclencher », anticipe Patrick Colle qui imagine accueillir de deux à cinq familles. « Une seule, ça nous paraît dangereux au vu de l'exemple d'Audincourt, quinze jours après, ils étaient à Paris... »
Cet exemple montre aussi qu'on découvre, improvise en avançant. A Mouthe, l'accompagnement est quotidien, comme le dit Gilles Goelzer (voir encadré ci-dessous). A Pontarlier, une première réunion, en juin, a réuni 22 personnes. Des ressources ont été identifiées : il y a une piste pour un logement T1, plusieurs personnes sont prêtes à donner des cours de français. Mais les besoins sont également ailleurs : outre le logement et la langue, il s'agira d'aide administrative tous azimuts et d'un accueil dans la durée : « dans les projets des personnes, rester ici suppose une intégration socio-économique... ».
Le site nazi qui propose le téléchargement de cette propagande d'extrême-droite s'en prend aux responsables associatifs, élu.e.s ou journalistes qui l'ont dénoncée. Il déverse notamment son fiel raciste sur Lakdar Benharira dont il a volé la photo sur notre site. Factuel.info s'associe au rassemblement républicain de samedi 24 juin à Clairvaux.
Seize mois après la suspension de leur contrat de travail, le juge départiteur a suivi l'avocat des travailleuses sociales qui avait invoqué l'article 8 de la Convention européenne des Droits de l'Homme qui protège notamment la vie privée. L'employeur a fait appel.
La Question prioritaire de constitutionnalité dont est saisie la juridiction suprême était au centre de l'argumentation de Me Fabien Stucklé devant les prud'hommes de Lons-le-Saunier siégeant en référé avec un juge départiteur après une première audience infructueuse. Avocat de deux éducatrices privées de salaire depuis trois mois, il plaide l'urgence sociale et la violation d'une règle de droit : « Les suspensions bouleversent l'économie et l'équilibre contractuel : c'est une modification du contrat de travail sans consentement... Je reçois dans mon cabinet des gens en situation catastrophique. Comment fait on pour manger ? Avec les emprunts ? Les enfants ? »
Le meurtre de Razia Askari, en octobre 2018 à Besançon, en pleine rue, avait bouleversé celles et ceux qui l’avaient accompagnée. La cour d’assises du Doubs juge depuis mercredi son mari Rashid, accusé de lui avoir porté des coups de couteau mortels. Lire le déroulé de l’audience sur France3.
Le Conseil départemental du Jura et l'Agence régionale de santé sont interpellés par les salariés des secteurs social et médico-social qui sont descendus dans la rue avec la CGT pour réclamer de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaire. Les aides à domicile défendent une revalorisation de l'aide personnalisée d'autonomie, une des plus faible de France. La réintégration de salariés non vaccinés suspendus a aussi été réclamée.
Le rapport annuel du Secours catholique note une aggravation de la situation des plus pauvres. L'ONG estime que 5 à 7 millions de personnes sont en insécurité alimentaire en France. Voulant faire de la fraternité « la boussole de nos choix politiques » dans la perspective de la présidentielle, elle défend l'instauration d'un revenu minimum garanti égal à 50% du revenu médian...