Transport aérien : la FNAUT opposée aux courtes distances

A deux jours de la manifestation des opposants à «l'aéroport de trop» organisée à Tavaux, il nous a paru intéressant de publier l'essentiel du communiqué de la Fédération nationale des usagers des transports de Franche-Comté qui vient de réunir ses associations membres dans le cadre du débat en cours sur la transition énergétique.

«La FNAUT Franche-Comté rappelle son opposition au transport aérien de courte distance, lorsque celui-ci est en concurrence directe avec le rail. C'est le cas dans le département du Jura où l'assemblée départementale a décidé en janvier dernier et à l'unanimité, la mise en place à titre expérimental, de deux liaisons aériennes A/R subventionnées entre les aéroports de Dole-Tavaux et Paris-Orly. La FNAUT Franche-Comté a dénoncé avec stupeur et indignation, ce mauvais coup porté au transport ferroviaire pouvant mettre en difficulté par une concurrence frontale la pérennité des liaisons TGV Lyria Paris-La Suisse passant par notre région. Aujourd'hui, cette expérimentation n'est pas encore en place semble-t-il, faute d'obtention de créneaux horaires pour se poser à Paris-Orly. Faut-il s'en féliciter, ou penser que cela n'est que repoussé dans le temps !
«La FNAUT Franche-Comté n'est pas défavorable à l'utilisation des transports aériens long courrier, voire moyen courrier, à condition que ces derniers ne soient pas en concurrence directe avec le rail et non subventionnés. Nombre de nos adhérents franc-comtois ne sont pas hostiles aux liaisons proposées, mais il est forcé de constater que tous les ''vols low cost'' au départ de l'aéroport de Dole-Tavaux ne fonctionnent qu'à grand renfort de subventions.
«L'aéroport de Dole-Tavaux existe, compte tenu de ce qu'il a coûté aux contribuables depuis des années, utilisons le pour des charters longs courriers mais cessons définitivement tout investissement de capacité.
«Pour favoriser et ne pas être en concurrence avec le transport collectif terrestre, l'avion doit payer ses coûts externes. Aujourd'hui, le prix du carburant représente 33 à 35% du prix du billet pour les compagnies à bas coût sur les vols ''court et moyen-courriers''. Si le kérosène était taxé comme le gazole, son prix doublerait et par suite le prix du billet augmenterait de 30 %. Pour un aller Dole-Paris, le prix du billet (annoncé à 80 €) serait majoré hors subventions de 24 € le portant à 104 €, le rendant beaucoup moins attractif par rapport au prix d'un billet TGV de 1ère classe.
«La FNAUT préconise dans un premier temps, une taxation du prix du billet d'avion en concurrence frontale avec le TGV et la suppression des subventions directes ou indirectes aux compagnies à bas coût, ce qui rendrait obligatoirement plus intéressant l'utilisation du transport ferroviaire.
«Au delà de l'aspect énergivore (kérosène) et du coût en pollution sur une courte distance inhérents au mode de transport aérien, le subventionnement direct et indirect par le contribuable du département ne peut être qu' une concurrence déloyale au transport ferroviaire.»

 

 

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