Thibaut Bize : « ça bloque sur la gratuité des transports avec les socialistes »

Le président du groupe communiste du conseil municipal estime qu'il faut « respecter le poids politique de chacun » et trouve « évident » que la tête de liste revienne aux écologistes, « première force de gauche sur la ville ».

th-b

Le PS fait-il un caprice ?

Je ne sais pas s'il joue le rapport de forces ou si c'est par conviction. Ils n'ont pas tout à fait réalisé qu'ils ne sont plus dans une position de force comme avant. Ils partent déjà à Audincourt, Morteau… Ils disent ce qu'ils veulent, font le forcing pour être tête de liste. Quand je vois les résultats des dernières élections, et pas seulement les européennes, ils ne sont pas en mesure de demander la tête de liste. Nous, on est entre 8 et 10% sur Besançon, jusqu'à 12% aux départementalessous l'étiquette Front de gauche

Les discussions en étaient-elles à la répartition des sièges ?

Non. Mais il faut respecter le poids de chacun et tenir compte du nouveau paysage politique.

Que pensez-vous d'une tête de liste pour les écologistes ?

Ça me semble plutôt évident, ils font 18% sur la ville, sont la première force politique de gauche.

Ça sera Anne Vignot ?

C'est aux écologistes de choisir. C'est bien que ce soit une femme… On va y arriver, même si c'est compliqué.

Vous avez décidé de soutenir une tête de liste EELV ?

On n'a pas encore voté, mais on y va…

Que pensez-vous de l'hypothèse Barbara Romagnan ?

Elle est close : elle a retiré sa candidature.

Vous avez reçu sa lettre. Comment l'avez vous prise ?

On était surpris que ça revienne sur la table, surtout au lendemain d'une élection où son parti s'est ramassé. Mais c'est une bonne chose qu'elle veuille s'impliquer dans la campagne, et j'espère dans une équipe municipale où elle aurait toute sa place… Il y a encore du travail sur les contenus, des questions bloquent avec les socialistes. Il y a aussi les limites et les contraintes que fait peser l'Etat sur les collectivités…

Qu'est-ce qui bloque avec les socialistes ?

Par exemple la gratuité des transports en commun que je porterai. Des gens ne sont pas convaincus, y compris dans la population. On a souvent été en désaccord sur les transports durant ce mandat. Nous sommes pour un retour en régie publique. On a eu une augmentation des tarifs et une baisse du serve, j'espère qu'on n'aura pas de plan social. Les questions écologiques et sociales ne sont pas assez prises en compte sur le sujet : quand on a trois gosses et qu'on gagne le SMIC, la gratuité, ça changerait beaucoup…

C'est une question portée par des associations…

Les transports en communs, ça peut être un cercle soit vicieux, soit vertueux. Si les tarifs augmentent, les gens les prennent moins, ce qui conduit à ce qu'il y ait moins de trams ou de bus. Si le tarif baisse, il faut davantage de services. La gratuité des transports, ce n'est pas seulement trouver des recettes pour combler le manque à gagner de la billetterie, mais aussi trouver de l'argent pour de nouveaux bus, des chauffeurs. Ce ne peut pas être le système d'aujourd'hui gratuit…

C'est un gros chantier budgétaire ?

Oui. Il faut y aller pas à pas, faire un travail de fond. Dunkerque a commencé par la gratuité des week-end. Il y a eu un retour inattendu sur le commerce du centre-ville… S'il y a moins de transports, on est moins obligés d'élargir les routes : je préfère investir dans les transports en commun plutôt qu'élargir la voirie.

Ça représente un budget nouveau de quel ordre ?

Il faut 15 millions en termes de recettes. On a regardé les comptes administratifs de l'agglo pour voir où il y a des moyens. Il y a l'exemple d'un prélèvement de 10% sur les prix des parkings pour les transports en commun, mais il faut que les gens aient un meilleur service… On voit aussi qu'en cinq ans, la population de la ville a augmenté de 500 habitants, l'agglo de 3000…

Quelles place pour la croix ferroviaire ?

C'est compliqué dans le temps, mais les enjeux sont très importants : il y a un grand nombre de gares dans l'agglo. C'est un sujet à travailler sur dix, quinze, vingt ans, mais il faut commencer à travailler vite. Le tram doit aller plus loin, il faut utiliser en intra-urbain le réseau du rail…

Vous avez réagi aux réunions de bilan de trois mandats que va faire Jean-Louis Fousseret…

C'est le fait accompli. On ne sait pas le format de ces réunions ni qui est invité. On fera aussi notre bilan. Il va faire le bilan de 18 ans de mandat avec treize élus de la majorité municipale, soit un tiers… A sa place, je ne fanfaronnerais pas. 

 

 

 

 

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !