Solidarité avec la Grèce : un défilé à Besançon

La situation économique et sociale du pays est très difficile. Les conséquences sur la santé sont terribles : 30% de personnes sont sans couverture sociale et des dispensaires solidaires ont ouvert. Entretien avec un pédiatre qui revient d'une mission d'évaluation.

grece

Cent à cent cinquante personnes se sont rassemblées mardi 23 juin sur la place Pasteur de Besançon pour marquer leur solidarité avec le peuple grec alors que se tendent les négociations entre son gouvernement et la troïka. Elles sont ensuite défilé une petite heure dans les rues du centre-ville.

Nous y avons notamment rencontré Bruno Percebois, médecin pédiatre dans un service de protection maternelle et infantile de la région parisienne. Il devait témoigner ensuite lors d'un débat public d'un récent voyage d'études militant en Grèce avec le collectif Solidarité France Grèce pour la santé.

« Les camarades grecs avaient constaté l'émergence de dispensaires sociaux solidaires. Des professionnels de santé, retraités ou actifs, des militants, constatant l'effondrement du système de santé, ont voulu répondre aux besoins sanitaires des 30% de la population sans couverture sociale. Tous ne sont pas malades, mais quand ils le sont, ça devient vite problématique... Il y a aujourd'hui une cinquantaine de ces dispensaires qui donnent des soins gratuitement, font des consultations, orientent les patients, distribuent des médicaments quand c'est possible... Ils sont parfois dans des bâtiments publics, dans des maisons privés, ou constituent des réseaux virtuels de médecins consultant gratuitement les patients qu'on leur adresse. Ils travaillent aussi avec des volontaires pour le ménage, la cuisine dans une logique autogestionnaire, avec des assemblées générales locales... »

Que fait le collectif France Grèce pour la santé ?

« Il organise des collectes de médicaments. Une dentiste de l'ouest qui refaisait son cabinet, a donné son ancien matériel. Certains sites sont en difficulté avec des mairies, la police a même été envoyée pour rechercher des stupéfiants ! Quand on y est allé, le mois dernier, on est venu avec 10.000 euros, des médicaments donnés par le syndicat d'un laboratoire... »

Qu'avez-vous vu ?

« La situation est plus catastrophique qu'on ne le pensait. Des hôpitaux ont fermé, on a même parfois emmené des patients en cachette de leurs familles, pour les transférer ailleurs. Le pays est passé de huit à trois hôpitaux psychiatriques. On a fermé 25.000 lits. On est passé de 135 à 80 hôpitaux généraux, 556 lits ont été donnés à une compagnie d'assurance privée... »

De quoi ont besoin les Grecs ?

« De solidarité concrète : collecte d'argent, organisation d'acheminement de matériel, de médicaments, de consommables... Une piste peut être un jumelage avec une structure française. 7 à 8000 médecins auraient quitté la Grève selon Théodorios Sdoukos, le délégué d'un syndicat de médecins... Le premier dispensaire a été créé en Crète, pour des réfugiés naufragés. Andréas Xanthos, qui en est à l'origine est aujourd'hui ministre délégué à la santé... »

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