Scepticisme général sur le changement au conseil général du Territoire de Belfort

« Que n'aurait-on pas dit si moi-même j'avais critiqué aussi sévèrement la politique du gouvernement ? » Christian Proust fait observer à Yves Ackermann que les propos tenus par le président socialiste du Conseil général du Territoire de Belfort dérogent à une solidarité sans nuance avec la politique de Jean-Marc Ayrault.

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Le leader du MRC entend aussi que ces propos dérogent à « la politique que dicte la Banque centrale européenne au continent et aux gouvernements nationaux. Vous ne pouvez pas attendre que le gouvernement du pays défasse de la main gauche ce qu'il fait de la main droite. »
Le débat d'orientation budgétaire s'est tenu assez tardivement au conseil général du Territoire de Belfort, ce lundi 28 janvier. Dans le mois qui reste avant le vote du budget primitif, la majorité de gauche (Parti socialiste et MRC) attend des garanties de l'Etat sur la seconde part des 170 millions d'euros mis en place pour financer la solidarité. En fait, l'inquiétude qu'exprime Yves Ackermann pour la politique sociale dont le département a la responsabilité met en question la politique nationale. Les transferts de compétence depuis plusieurs années de l'Etat aux collectivités (celle du handicap à venir), les recettes qui ne sont pas à la hauteur (avec notamment la baisse des dotations de l'Etat et la fin de la Taxe professionnelle) et encore la conjoncture de crise font dire au responsable de l'exécutif départemental que « d'éminents économistes conseillent encore nos gouvernants bien qu'ils n'y connaissent rien. » Les critiques des collectivités qui dépensent beaucoup ne passent pas. « Les collectivités génèrent des recettes de TVA et par leurs investissements sont vitales notamment dans le secteur du bâtiment. »

Un élu UMP contre l'austérité !

Damien Meslot de l'UMP pense également que les efforts demandés aux collectivités comme aux particuliers vont aller croissant. Mais il interpelle le président et sa majorité : « La croissance sera plutôt de 0,2% que de 0,8% comme annoncé. L'année passée sous le gouvernement Fillon, vous annonciez ne plus pouvoir boucler de budget avec des dotations qui stagnaient, maintenant qu'elles sont en baisse comment allez vous faire ? Vous avez à présent tous les pouvoirs y compris le ministère de la parole avec les grands médias. Nos concitoyens voient bien que le changement promis n'est pas là. » Et l'élu du canton de Belfort centre de dénoncer « une politique d'austérité qui nuira aux plus faibles ».
Personne donc dans l'assemblée pour défendre la politique de réduction des dépenses publiques, politique qui a pour conséquence d'affaiblir la demande. L'exposé de Christian Proust citant Stieglitz et mettant en cause la Banque centrale européenne et l'égoïsme allemand, ne trouve pas de contradicteurs. 

Investissement en légère baisse

Pour Yves Ackermann, « la question sociale est essentielle, l'Etat doit s'en saisir, redonner un élan de solidarité nationale contre l'individualisme qui domine. Chaque département ne doit pas être laissé seul face à cette question et aux dépenses de solidarité qui vont croître. » 
L'année 2013 est donc présentée comme « une année de transition difficile pour les départements ». Celui du Territoire de Belfort entend « confirmer son soutien à l'investissement ». Le budget primitif sera présenté dans un mois. Les dépenses d'investissement brutes seront certainement en légère baisse de 2012 à 2013 : près de 25 millions d'euros contre 25.614.000 euros. L'ambition affichée est aussi de « poursuivre la réduction des charges à caractère général de la collectivité (-7% entre 2007 et 2011) » tout en « anticipant la reprise et construisant l'avenir. » Dans des conditions générales perçues avec tant de gravité ? En accord avec la logique dominante ?

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