Philippe Gonon, tête de liste UDI à Besançon

Elu en 2008 à la tête d'une liste MoDem, ce jovial et brillant gérant de sociétés dans le contrôle thermique et la rénovation énergétique vient d'adhérer à l'UDI créée par Jean-Louis Borloo. Il explique son revirement européen, sa défiance envers l'UMP, les grands axes d'un programme qu'il présentera en janvier 2014.

Philippe Gonon : « Aujourd'hui, on est dans le bilan. En septembre, on travaillera à la rédaction du projet. On le publiera en janvier ». Ph DB

Qu'avez-vous voté au second tour de l'élection présidentielle ?
Bayrou ! Ma difficulté avec Nicolas Sarkozy, c'est ce côté abrupt, violent dans la prise en compte des problèmes, rentre dedans, son agressivité...

Quel est votre parcours politique ?
J'ai commencé à l'UDF - au parti social démocrate de Santini -, puis au MoDem et enfin à l'UDI. J'ai rejoint Michel Jacquemin en 1985 avant d'être son directeur de campagne. J'ai quitté Besançon en 1994 pour diriger une entreprise de couettes et literie à Tournus que j'ai vendue à Abeille en 2003-2004 avant que l'OMC ne permette aux produits chinois de rentrer. Je suis revenu à Besançon en 2005...

Que pensez-vous de l'OMC Organisation mondiale du commerce?
C'est un outil nuisible. Je suis fâché contre l'Europe qui ne sait pas se défendre... Quand un salarié coûtait 1500 euros en France, un Chinois était à 150... On est mort de ça... On n'est pas en crise, mais dans une mutation. Il faut s'adapter aux contraintes, à la volonté des Chinois de vivre mieux...

Vous avez voté oui au traité consitutionnel européen de 2005 ?
Oui. J'ai fait une connerie.

Que pensez-vous de la réforme bancaire, des paradis fiscaux ?
Il y a une grande hypocrisie. Un déficit est un déficit. L'Unedic est en faillite, on va laminer les retraites... 

Que faut-il faire ?
Séparer les banques d'affaires et les banques de particuliers serait la première grande réforme. Il n'y a pas de souci sur la gestion des dépôts des particuliers. Pour les banques à risque, c'est à l'Etat de dire stop.

La loi vient d'être adoptée...
Ça ne suffit pas. Il faut dire comment on gère l'épargne des Français pour l'envoyer vers l'économie. La BPI amorce des réponses. 

Il y a l'épargne solidaire, sur l'éolien, l'agriculture, etc.
Les Français sont riches, il y a 800 milliards sur le Livret A... Il faut mobiliser l'épargne qui dort, l'inciter à aller vers l'économie grâce aux leviers de la fiscalité et de la rémunération.

Et le bâton ?
Ce n'est pas ainsi qu'on fait marcher l'économie.

Vous avez été élu en 2008 comme tête de liste MoDem. Vous allez conduire une liste UDI aux municipales de 2014 à Besançon. Pourquoi pas avec l'UMP ?
Jean Minjoz puis Robert Schwint, tous deux socialistes, avaient des listes « arc en ciel » qui ont marché. La droite bisontine se trompe en campant sur une ligne copéiste-sarkozyste... La grande opposition droite-gauche sur l'économie est dépassée. Cela ne me dérange pas de travailler avec des élus PS ou UMP sur des objectifs précis.

Qu'est-ce qui empêche une alliance avec l'UMP ?
Rien, sauf la volonté de l'UMP... Et Jacques Grosperrin ne veut pas de liste commune. Pourtant, une négociation de deuxième tour lui coûterait plus cher qu'au premier tour avec l'ensemble des partis du centre, avec des individus... 

Quels sont vos grands axes pour Besançon ?
Il y en a quatre. 1) Sur l'emploi et le développement économique, ce sera la rupture avec l'approche de l'actuelle majorité. 2) Le logement et la précarité énergétique : des Bisontins ne se chauffent que deux heures par jour : où est leur programme là-dessus ? Le plan précarité énergétique qu'annonce la municipalité est renvoyé de mois en mois. 3) L'éducation et notamment la réforme des rythmes scolaires : il faut mobiliser des financements pour le primaire.

Comment faites-vous ?
Il faut arbitrer dans les dépenses. Je dirai comment en janvier 2014.

Et le quatrième axe ?
La santé et le social. Le CCAS a un rôle dans la prévention alors que des maladies reviennent, comme la tuberculose...

N'est-ce pas le témoin de la dégradation des conditions de vie ?
Quand je lis dans l'analyse des besoins sociaux que la pauvreté des enfants prend des proportions catastrophiques, que des enfants ne mangent qu'une fois par jour, à la cantine, que des enfants ne se font pas soigner, je proposerai des arbitrages très forts, très durs : il faut des efforts pour les gens en situation difficile plutôt qu'aider à la réception des étrangers. Je suis contre l'aide médicale pour les non demandeurs d'asile. Officiellement, il y a 20.000 habitants à Planoise, en réalité, il y en a 25.000, ce sont les services de la ville qui le disent. Les personnes âgées et la petite enfance doivent être des priorités.

Quel est votre calendrier ?
Aujourd'hui, on est dans le bilan. En septembre, on travaillera à la rédaction du projet. On le publiera en janvier.
 

 

 

 

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