Nuit debout s’invite au conseil régional

Une vingtaine de militants du « comité de lutte bisontin contre la loi travail » a interrompu pendant une demi-heure le session budgétaire du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, vendredi matin à Dijon.

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Ils sont arrivés séparément, se sont présentés à l'accueil et ont pris place parmi les rangs du public. Les militants de Nuit debout, venus notamment de Besançon, ont laissé passer l'appel des cent élus, puis se sont installés devant la présidente Marie-Guite Dufay qui venait de commencer son discours introductif. Ils lui ont demandé de prendre la parole, ce qu'elle a refusé, suspendant aussitôt la séance et invitant les élus à quitter la salle. 

Mme Dufay a indiqué avoir parlé avec les perturbateurs dans le hall qui ne lui ont pas fait part de leur intention. Si cela avait été le cas, a-t-elle précisé, « j'aurais interrompu la séance et leur aurais permis de s'exprimer quelques minutes ». Les élus de droite et du centre ont trouvé cette position inacceptable, refusant une prise de parole. Alors que les activistes scandaient « retrait de la loi travail », le groupe FN a hurlé « dehors » et entonné la Marseillaise.

Quelques vifs échanges verbaux ont eu lieu avec des élus d'extrême-droite où l'un avait ironisé : « fallait pas voter socialiste au second tour ». Dans un calme relatif et une certaine confusion, un militant a commencé la lecture d'un texte, immédiatement couvert par de nouveaux cris du groupe FN.

La séance a repris une demi-heure plus tard, après l'évacuation ferme des activistes par la police qui a procédé à quelques « palpations poussées » et des enregistrements d'identités. « S'ils étaient venus me demander quand je les ai vus avant, j'aurais suspendu la séance pour les laisser s'exprimer », a indiqué Marie-Guite Dufay qui a tenté de lire la fin de leur texte, mais a été interrompue un instant par les protestations du FN. Elle a ensuite poursuivi : « laissez moi parler ! Je suis en train de vous dire que ces jeunes, c'est difficile de discuter avec eux... Je suis choquée de leur intolérance, c'est pour ça que je vous lis la fin de leur papier... Je ne veux pas céder à la tentation de démagogue, je ne suis pas d'accord avec le dénigrement systématique de l'action publique ».

Le président du groupe LR-UDI, François Sauvadet, a pour sa part parlé de « coup de force et d'insulte à la démocratie » et s'est dit « choqué que [la présidente] ait envisagé de donner la parole à un groupe extrémiste... Imaginez qu'ils soient venus avec des lacrymogènes, je m'étonne que ces jeunes casseurs soient entrés avec des badges ». Le mot de casseur est sans doute excessif, rien n'ayant été endommagé.

La présidente du groupe FN, Sophie Montel, a aussi parlé de « casseurs », fustigeant le « laxisme des socialistes en plein état d'urgence et passant à l'ultra-gauche ».

Après quoi, le débat sur le budget 2016 a pu commencer. Ce document « de transition » se monte à 1,3 milliards d'euros et a été adopté par les 51 élus de la majorité PS-PRG, les deux oppositions LR-UDI et FN votant contre. Nous y reviendront. Le tarif des cartes grises au niveau bourguigon (51 € par cheval fiscal) au 1er janvier 2017 a également été voté par la seule majorité. 

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