Maxime Thiébaut, jeune, gaulliste et anti-TAFTA

Ce diplômé de droit public, opposé au Center parcs de Poligny mais favorable à celui du Rousset, est tête de liste de Debout la France, le mouvement de Nicolas Dupont-Aignan. L'objectif de ce militant de droite sans complexe est d'être présent au second tour.

dlf-mt

A 24 ans, Maxime Thiébaut est la plus jeune tête de liste du pays. C'est aussi un sérieux débatteur. Juriste spécialisé dans les marchés publics, travaillant à la mission pour des collectivités locales, il prépare une thèse de doctorat sur la jurisprudence du juge de l'élection dans la 5e République. Pour l'heure, il est en pause professionnelle et se consacre à la campagne électorale en : « j'ai fait plus de 30.000 km et une réunion par jour depuis octobre. Il y avait 200 personnes pour le lancement de la campagne à Auxerre le 8 octobre, mais c'est souvent entre cinq et trente personnes ».

Le coup de coeur de sa tournée, c'est  Saint-Honoré-les-Bains, un village de 800 habitants de la Nièvre où une cinquantaine de citoyens se sont déplacés pour l'écouter. Il n'en est pas peu fier, c'est la commune dont Simone Rignault fut maire jusqu'en 2014 : « C'est la dernière députée de droite du département, élue de 1993 à 1997. Elle a été vice-présidente de la région Bourgogne jusqu'en 2010, elle est d'accord avec Nicolas Dupont-Aignan, elle nous soutient ».

De droite « pas complexée »

Car Maxime Thiébaut le dit d'emblée : il est de droite. « Pas complexé », il veut « refaire le RPR avec des idées gaullistes », au premier rang desquelles il place « l'indépendance de la France et la liberté des Français ». Il avait collé des affiches pour Sarkozy en 2007, mais très vite été déçu et a rejoint Nicolas Dupont-Aignan en 2009. Il est sévère avec le traité de Maastricht qui a « tué l'Europe », reproche à la droite de ne « plus avoir de convictions, seulement des écuries », assure avoir le soutien discret du maire de Vesoul, Alain Chrétien : « il m'a dit faire le même travail que Dupont-Aignan au sein de l'UMP... »

Son objectif électoral est de figurer au second tour des régionales, d'avoir 10% pour se maintenir. Il montre un sondage le situant à 4% et conclut : « rien n'est fait, c'est toujours indécis pour le MoDem, les Verts et Debout la France » pour atteindre les 5% qui permettent d'envisager de fusionner avec une liste dépassant 10 ? Avec qui ? « On en parle dimanche soir. Au deuxième tour, on choisit le président de région... Ce sera selon la configuration, je ne me positionnerai pas avant. Si on m'appelle, il y aura négociation, mais je suis de droite, j'exclus Dufay ».

« Je ne viens pas de l'OAS »

Et Montel, la candidate du FN ? Silence. Un instant plus tôt, quand on lui demande ce qui le sépare de Sauvadet, il répond : « c'est un fédéraliste européen pour qui l'état-nation ne sert à rien. Il n'a rien de gaulliste, c'est un centriste néo-giscardien... » Qu'est-ce qui sépare Maxime Thiébaut du FN ? « Le FN, c'est l'immigration, l'immigration, l'immigration... Je ne viens pas de l'OAS... La nièce est ultra-libérale et la tante est communiste... » Pense-t-il vraiment que Marine Le Pen soit de gauche ? « Elle est peu claire... » Le FN ne reprend-il pas, comme le parti nazi, des éléments de programme communiste auxquels il renonce dès qu'il arrive au pouvoir ? « Oui, il ne faut pas oublier le mot socialiste dans national-socialiste. Mais je ne veux pas diaboliser le FN, il est comme l'UMP, il n'a pas de ligne... »

Christine Besançon, élue d'opposition municipale à Audincourt, en seconde position sur la liste du Doubs, précise : « le FN est dans le système, ses adhérents que je connais sont encastrés dans un système, sans liberté... » Pour le bisontin Jean-Claude Chomette, tête de liste départementale, le FN « bénéficie surtout du rejet de la droite et du PS ».

« Je suis dans une logique de premier tour »

Nous insistons : pourquoi Maxime Thiébaut ne dit-il pas qu'il n'envisage pas de fusion avec le FN au second tour ? « Je m'associerai sur une logique de projet. Là, je suis dans une logique de premier tour ». Tout juste s'il concède qu'il ne « veut pas tomber dans le FN, dans les travers de ce qu'on n'aime pas ». Il est en tout cas, comme son mentor, « contre le TAFTA : si on le vote, ça signifie une agriculture de merde. On est les seuls à droite à être contre, Arnaud Danjean l'a voté... Il faut aussi revoir la PAC, structurer l'agriculture française avec des pays sur les mêmes normes sociales, pas la Roumanie, la Pologne ou l'Allemagne... »

Sur le plan plus strict des compétences régionales, il défend deux priorités. Sans surprise, la première est la sécurité : « la région peut intervenir sur deux services publics : les TER et les lycées. La police ferroviaire dit qu'il ne faut pas surcharger les trains parce qu'elle ne peut plus contrôler. On augmentera les policiers ferroviaires dans le cadre de la convention avec la SNCF et on mettra de la vidéo dans les trains et les grandes gares ». Quant aux lycées, ils n'auront « plus qu'une seule entrée ».

Le Center parcs de Poligny n'a « aucun intérêt »

Le développement économique est sa seconde priorité. Il veut créer un « label Bourgogne-Franche-Comté », un musée de l'histoire des deux régions au couvent des Cordeliers de Dole, une école supérieure de tourisme. Il compte aussi sur « l'incarnation du président de région, ce sera quelqu'un avec davantage de poids qu'un député ou un sénateur. Une grande région, c'est équivalent à un petit état... » Il reproche à Sauvadet et Dufay de ne pas être intervenu pour empêcher la rachat d'Alstom par General-Electric, « par exemple en proposant une nationalistaion partielle, comme on aurait aussi pu le faire pour PSA... ».

S'il est enfin favorable à l'aéroport de Tavaux et au projet de Center parcs du Rousset, il considère que celui de Poligny n'a « aucun intérêt » car le secteur est déjà riche sur la plan touristique, sans compter les problèmes environnementaux. Quant à l'argent public dans le projet, il « serait vigilant sur la construction juridico-financière ».

 

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