Marcel Ferréol (Génération.s) : « On ne gagnera pas sans les militants et électeurs de la France insoumise »

L'ancien adjoint à la culture de Robert Schwint en est persuadé : « On ne refera pas liste et projet communs comme autrefois... C'est d'abord par le projet qu'on intéressera les gens... » 

ferreol

L'ancien adjoint à la culture de Robert Schwint, conseiller de Barbara Romagnan quand elle était députée, est toujours en ébullition intellectuelle. Quand on l'appelle, ce 5 mars 2019, il se lance avant même la première question : « On vit une époque formidable. Il y a plein d'éléments d'espoir dans la société : la conscience écologique, les gilets jaunes sont extraordinaires, ils nous ramenés au réel. En même temps, il y a un durcissement du pouvoir. Et la politique ne peut plus être une histoire d'appareils...

Vous avez désapprouvé la conférence de presse qu'ont tenue EELV et le PCF. Pourquoi ?

Nous l'avons dit un communiqué à nos partenaires. Nous ne sommes pas contents sur la forme. Les quatre axes dont ils parlent, c'est nous qui les avons proposés. Il y a une candidature implicite d'Anne Vignot, qui ne nous choque pas, mais on trouve que c'était prématuré avant qu'on ait vu nos autres partenaires, LFI, Ensemble, PS, à qui on avait proposé un rendez-vous. On avait convenu qu'on ne faisait pas de conférence de presse sans les avoir vus… C'est un désaccord sur la méthode. On ne refera pas liste et projet communs comme autrefois. Il faut associer, co-construire avec la société engagée au quotidien dans la transition démocratique, écologique, sociale…

Vous êtes vexé ?

Pourquoi cette précipitation ? Oui, on est vexé, on avait convenu collectivement de différer cette conférence de presse et ils ont pris la décision de la maintenir. On est une cinquantaine à Génération.s, on a dit que ce n'était pas possible de faire comme ça, que ça allait à l'encontre de ce qu'on veut faire. C'est un truc rabougri d'appareil qui se fait au détriment des démarches unitaires si on veut créer une dynamique contre Alauzet. 

Comment voyez les difficultés entre LFI et le PCF et le PS ?

Le problème, c'est de rester dans des accords d'appareils, dont les gens se foutent. La seule condition, c'est de créer une liste unitaire mais citoyenne, avec des gens non adhérents des partis mais clairement à gauche. Les électeurs de la France insoumise disent des choses très intéressantes. Anne Vignot s'est précipitée pour annoncer son nom afin de contrer Alauzet, mais il faut faire comme à Grenoble : une démarche unitaire à partir d'un projet. Ce n'est pas avec Mélenchon qu'on va signer, mais avec Claire Arnoux, avec des gens dans la dynamique… Certains ont l'intention de ne voir dans la liste que le prolongement de l'intergroupe et de continuer comme avant : avec cette méthode, on laissera un boulevard à Alauzet.

Comment voyez vous l'affaire des Vaîtes ?

C'est incroyable d'en arriver là alors qu'on aurait pu confier la démarche à une commission citoyenne, faire faire des études à des scientifiques sur les enjeux… Ils [les élus PCF et EELV] n'ont rien vu venir sur l'arrêté anti-mendicité, sur les migrants… Il faut intégrer des éléments critiques de la municipalité sortante. Le municipalisme est une vieille tradition de gauche. Il n'y a par exemple aucune épicerie collaborative à Planoise gérée par les gens...

Vous pourriez faire liste commune avec LFI et Ensemble ?

(rires) Non, on rame sur le projet, on travaille sur les quatre axes. C'est d'abord par le projet qu'on intéressera les gens...

Vous semblez proche de la démarche de la France insoumise...

Sa démarche participative est très intéressante. LFI est une référence d'horizontalité pour les militants, mais il y a une verticalité du mouvement : c'est Mélenchon et son groupe rapproché, un appareil avec une forme de césarisme, et une grande différence avec les militants-électeurs : on ne gagnera pas si on ne fait pas avec eux. Dans la liste, il doit y avoir 50% de gens engagés dans la transition citoyenne. Il faut un projet, une méthode, une personne pour l'incarner… Barbara Romagnan n'y allant pas, comment on fait ? On pourrait expérimenter des votations...

On entend parler d'un partage entre Anne Vignot à la ville et Christophe Lime à l'agglo...

Ce serait une connerie, un cadre ancien. Je ne comprends pas le PC qui va être dindon de la farce avec 2% aux élections européennes… Ils font bien leur boulot, mais ils ne mesurent pas la crise démocratique. Avec LFI et Ensemble, on pourrait peser... 

 

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