L’UDI du Doubs défend la candidature de François Sauvadet aux régionales

Le centre-droit se met en ordre de bataille pour peser sur la négociation nationale entre Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Lagarde pour le partage des têtes de listes. L'UDI du Doubs assure être en capacité de constituer une liste, tout en disant souhaiter l'union avec l'UMP et le MoDem.

udiregionales

La droite et les centres iront-ils unis aux élections régionales de décembre ? Ou sous des bannières séparées ? En attendant un éventuel dénouement, les trois principaux partis - UMP, UDI et MoDem - ont des têtes de liste dans presque toutes les régions. Et si certaines en sont dépourvues, c'est que le processus de désignation n'est pas terminé.

Ces préparatifs internes à chaque parti permettent aux négociateurs d'arriver forts aux négociations. C'est qu'il s'agit d'avoir les moyens de menacer le(s) partenaire(s) d'y aller seul afin de le(s) dissuader d'être trop gourmand(s). Pour l'heure, la future grande région Bourgogne-Franche-Comté n'échappe pas aux délices des préparatifs où l'on s'avance et se distingue pour se montrer, mais pas trop pour ne pas insulter l'avenir.

Chaque parti a son candidat, mais ce n'est pas aussi simple que ça. On le sait, le sénateur UMP de Haute-Saône et ancien ministre Alain Joyandet a fait acte de candidature fin 2014, et a déjà réuni plusieurs fois ses partisans qui se recrutent au-delà du mouvement. L'UDI soutient pour sa part le président du Conseil départemental de Côte d'Or Français Sauvadet, également ancien ministre de Nicolas Sarkozy, soutenu par des élus UMP tels que le maire de Vesoul Alain Chrétien ou le député européen Arnaud Danjean... Il tiendrait la corde de la tête d'une liste d'union UMP-UDI, mais elle se négocie entre dirigeants nationaux des deux partis, avec d'autres partages des rôles dans l'ensemble des régions. 

Le MoDem avec la droite à Besançon, avec la gauche à Dijon !

Afin de n'être pas oublié dans la distribution des places, le MoDem a aussi un candidat, le conseiller départemental belfortain Christophe Grudler, vainqueur au second tour du député-maire UMP de Belfort Damien Meslot. Restera à « clarifier » la position du MoDem qui est allié à la droite en Franche-Comté et au PS à Dijon...

C'est dans ce contexte que l'UDI de Besançon a annoncé ce mardi 28 avril la constitution d'un comité de soutien à François Sauvadet. Philippe Gonon, qui fut un temps au MoDem, et vient d'être élu vice-président du Conseil départemental du Doubs, théorise : « l'union de la droite et du centre est une condition nécessaire du succès, comme nous l'avons démontré aux municipales et aux départementales. Ce n'est pas un cycliste seul qui va sortir du peloton et gagner l'étape. Il assumerait l'échec ». Le cycliste, c'est évidemment Alain Joyandet dont on connaît l'apétence pour le vélo...

Philippe Gonon estime que face à « la gauche qui a compris la leçon et cherche à recréer une unité, même de façade », et au FN, la droite et le centre n'ont pas d'autre alternative que l'union... sous la bannière de l'UDI. Catherine Comte-Deleuze, également élue municipale à Besançon, édicte une seconde condition, de fond : « il faut travailler à un projet régional » qui inclue la place de Besançon qu'il « ne faut pas vider de ses centres de décision ».

Les relations centre-périphéries au coeur du projet

A entendre les militants de l'UDI, le Bourguignon François Sauvadet les a convaincus de son intention de tenir compte des zones périphériques de la future grande région. Wilfrid Le Naour, qui était candidat aux municipales bisontines, fournit un angle critique de campagne : haro sur Marie-Guite Dufay « qui s'est jetée dans les bras de la Bourgogne sans rien négocier ». L'axe positif de campagne proposé sera donc la reconnaissance du pouvoir économique et industriel de la Franche-Comté dans le nouvel ensemble contre l'acceptation du pouvoir administratif et politique de Dijon.

L'UDI annonce des initiatives, au conseil municipal de Besançon le 11 mai, la venue de François Sauvedet d'ici quinze jours... Elle assure avoir davantage que les 21 noms nécessaires pour constituer une liste dans le Doubs : « le comité départemental examinera les candidatures le 6 mai et la liste sera ensuite transmise à Paris ». Le message est en fait destiné à l'UMP et son appareil bien rodé. C'est que l'enjeu est la préparation d'une fusion avec l'UMP et le MoDem car « en cas de désunion, aucun ne sera en mesure d'être en tête » et d'avoir la prime de 25% des sièges. Quel pourrait être le poids de chacun ? « Au moins un tiers, et jusqu'à 50% », dit Philippe Gonon. Cette gourmandise signifie-t-elle qu'une tête régionale UDI pourrait s'accommoder de tête départementales d'autres partis ? « C'est envisageable ». Mais « une fois le candidat sélectionné, nous nous rangerons derrière lui... »

 

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