Les candidats de la majorité présidentielle, qu'ils aient concouru sous l'étiquette LREM, MoDem, avec le soutien tacite du clan Macron, et même pour l'un d'eux avec la double investiture PS-LREM, seront présents dans les douze duels du second tour en Franche-Comté. Ils seront opposés à sept LR, trois FN, un UDI et une socialiste...
Ils arrivent en tête dans neuf circonscriptions. Sept d'entre eux au moins sont clairement en situation de l'emporter le 18 juin : Eric Alauzet (Besançon), Denis Sommer (Montbéliard), Frédéric Barbier (Audincourt), Danièle Brûlebois (Lons), Barbara Bessot Ballot (Vesoul-Gray), Christophe Lejeune (Lure-Héricourt), Christophe Grudler (Belfort-Delle) et Bruno Kern (Belfort-Valdoie). Une devrait être en bonne situation après avoir frôlé 30%, Fannette Charvier, mais, à entendre son concurrent Laurent Croizier, son absence des plateaux télé et radio dimanche soir où elle a été représentée par son directeur de campagne fait un peu tâche. Elle sera opposée à Barbara Romagnan (16%), seule rescapée de la gauche d'opposition de toute la Franche-Comté, qui devra mobiliser les abstentionnistes et aura la plupart des voix qui se sont portées sur Habiba Delacour (France insoumise, 11,6%) dont les amis se réunissent lundi soir pour déterminer quelle attitude prendre.
Eric Alauzet a deux fois plus de voix
que Ludovic Fagaut
Eric Alauzet, qui s'est présenté sans l'investiture de LREM et a perdu celle du PS et d'EELV, a obtenu le meilleur score de tous les candidats comtois, dans la deuxième circonscription du Doubs, avec 42,4% des suffrages exprimés. Ceux qui sont issus du PS viennent juste derrière dans le clan Macron : 37,5% pour Frédéric Barbier dans la quatrième du Doubs, 35,5% pour Danièle Brûlebois dans la première du Jura, 33,8% pour Denis Sommer dans la troisième du Doubs. L'ancienne LR devenue LREM, Sylvie Le Hir, obtient 33,1% dans le Haut-Doubs, mais n'est que deuxième derrière Annie Genevard (LR, 38,5%) qui semble en passe de conserver son siège.
La droite résiste dans le Jura
Deux des trois candidats qui concouraient avec l'étiquette MoDem réalisent les moins bons scores des candidats macronistes : 26,5 % pour Anne-Prost-Grosjean dans la deuxième du Jura (Saint-Claude-Champagnole) et 27,2% Paul-Henri Bard dans la troisième (Dole)... La première est devancée de peu par la sortante LR Marie-Christine Dalloz qui ne semble avoir de réserves de voix que parmi les abstentionnistes, et sans doute pas parmi les électeurs bien à droite de Jean-Louis Millet qu'elle devance de 64 voix à Saint-Claude dont il est maire ! Le second aura fort à faire au sortant LR Jean-Marie Sermier qui semble dans une situation fragile.
La division fatale
C'est bien connu, la division aura coûté à ceux qui s'y sont adonnés, voire s'y sont complus. La droite est ainsi éliminée de la première circonscription du Doubs où le total des voix de Pascal Routhier et Françoise Branget dépasse de 3,5 points le score de Barbara Romagnan. Elle passe à la trappe dans la première circonscription de Haute-Saône alors que le total des voix de ses deux candidats (29,9%) est supérieur au résultat de la première, la candidate d'En marche (28,6%). Le sortant, Alain Chrétien, devenu suppléant de Marie Breton, se consolera sans doute en constatant avoir devancé le poulain d'Alain Joyandet, Dimitri Doussot, qui avait eu l'investiture de LR.ans
Du coup, ce n'est pas dans la seule deuxième circonscription de Haute-Saône que le FN se qualifie, mais dans les deux, avec toutefois peu de chance de l'emporter. Dans la quatrième circonscription du Doubs, Sophie Montel restera probablement au Parlement européen car le résultat n'a qu'un lointain rapport avec la législative partielle de février 2015 qui l'avait vu faire trembler Frédéric Barbier. Elle était arrivée en tête du premier tour avec 32,6%, elle tombe à 24% et perd près de 1000 voix. Barbier, quant à lui passe de 29% à 37,5%, de 7416 à 11.524 voix...
Quant à la division au sein de la gauche d'opposition, elle coûte une présence au second tour dans la première circonscription du Jura où le total France insoumise + PS allié au PCF et à EELV atteint 26,4%, largement de quoi devancer le candidat LR qualifié avec 17,7%.
Les Insoumis en tête de la gauche d'opposition onze fois sur douze
Ailleurs, la somme des voix de gauche d'opposition ne permet pas de regretter arithmétiquement une qualification, seulement peut-être d'avoir empêché une dynamique qui l'aurait peut être permise. Ainsi dans la première circonscription du Territoire-de-Belfort, le total FI+MRC+PCF atteint 22,7%, soit un point de moins que le candidat LR arrivé deuxième.
Hormis Barbara Romagnan, tous les candidats PS, PCF ou EELV se déclarant dans l'opposition ont été devancés par ceux de la France insoumise qui obtiennent entre 9 et 14,3%. Les candidats estampillés PS, outre les 16% de Barbara Romagnan, réalisent entre 4,8% et 10,4%. Des huit candidats communistes, seuls deux dépassent la barre des 5% synonyme de remboursement des frais de campagne : Laurence Bernier à Dole (7,7%) dans le cadre d'une union départementale avec le PS et EELV, et Christophe Lime à Besançon (6,8%) dans le cadre d'un accord avec les hamonistes. Les six autres candidats du PCF font entre 1 et 2%.
Les écologistes d'EELV ne font pas mieux, obtenant leurs meilleurs résultats à Belfort-2 (6,5%) et dans le Haut-Jura (5,6%) en association avec le PCF et le PS. A doite, partout où DLF présentait des candidats, ils font moins bien que ce qu'avait obtenu Nicolas Dupont-Aignan à la présidentielle : entre 1,5% et 3,5%...
