L’acte 18 bisontin sage quand Paris s’embrasait

Après des défilés moins fréquentés, plus de mille Gilets jaunes ont participé à la manifestation bisontine qui s'est déroulée sans heurt. L'ultime face à face avec les forces de l'ordre s'est terminé en discussion, les équipements étant baissés sous les applaudissements...

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Place de la Révolution, samedi 16 mars à 14h15. C’est le retour d’une certaine effervescence par rapport aux éditions précédentes. Beaucoup de participants se sont déplacés de bonne heure en venant parfois de loin, soucieux « d’impulser un nouvel élan. » A l’image d’un couple originaire de Morteau, mobilisé jusque début janvier puis observant une petite pause jusque là. « Grossir les rangs ce samedi était indispensable pour marquer la poursuite du mouvement, il nous fallait aider à relancer la machine et montrer qu’on demeure nombreux. »

Les forces de l’ordre sont aussi de la partie, avec des effectifs pléthoriques régis par les CRS. Les fouilles aux entrées du site sont rétablies, la plupart des gilets jaunes et les passant sont invités à montrer patte blanche. Toutefois, la tension est moindre qu’aux mois de janvier et février, certains uniformes n’hésitant pas à venir au contact et discuter. Après les désormais traditionnelles prises de paroles, le départ en cortège s’amorce vers 14h50. Alors qu’un flop numérique était envisagé avec les départs sur Paris, il n’en est finalement rien.

Au final jusqu’à 1.000 manifestants sont comptabilisés au plus fort de l’événement, autour de 15h30 dans les rues du vieux centre. Plusieurs dizaines d’historiques sont pourtant montés à la capitale, ce sont donc à nouveau les ruraux qui ont fortement compensé et dynamisé ce 18e acte. Drapeaux tricolores et comtois sont exhibés, des pancartes appellent à la répartition des richesses ou évoquent les critiques contre le LBD, au milieu de larges banderoles : « jamais la voix du peuple ne sera illégale » et « je pense donc je gêne. »

Paris s’embrase, Besançon s’assagit

Dès midi les retours sur la situation parisiennes étaient connus, décrivant la capitale à feu et à sang. A Besançon, la situation reste dans une ambiance bon enfant. Vers 15h15 place du 8-Septembre, les suites de la journée se dessinent. Alors que Planoise était à nouveau posé en objectif comme le samedi d’avant, décision est finalement prise de rester sur la Boucle et ses alentours. S’en suit une opération « assiette vide » où des participants dressent assiettes et couverts pour décrier « des fins de mois toujours difficiles. »

Le franchissement du tunnel sous la citadelle vers 16h est comme d’habitude l’objet d’un joyeux défoulement, avec fumigènes et pétards. Alors que petit à petit on note des déperditions, les slogans se font plus incisifs avec des reprises de « anti, anti, anti-capitaliste ! », « police partout, justice nulle part », ou encore « bouffons du riche, pas d’la merde » en référence aux marches pour le climat de la veille et du matin. L'arrivée sur Préfecture à 17h débouche sur un face-à-face distant avec les C.R.S. sans qu’aucun heurt ne soit à signaler.

Direction est ensuite prise pour gare-Viotte par une centaine de téméraires, arrivés sur place à 17h45. La police nationale prend le relais pour tenir les lieux, mais là aussi aucune animosité ne prend le dessus. Alors que plusieurs gilets jaunes sont cagoulés et qu’en face les forces de l’ordre disposent d’armes, de boucliers et de casques, tous finissent par discuter autour d’un officier. Peu avant 18h, l’ensemble des équipements est baissé sous les applaudissement de la foule. Une lente dispersion s’opère dès lors, dans un climat où l’apaisement aura régné jusqu’au bout.

  

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