La gauche de la gauche divisée dans le Doubs

Trois composantes du Front de gauche (PCF, Ensemble et Citoyens engagés) organisent le 27 janvier à Besançon une assemblée générale destinée à élargir leurs convergences en vue de constituer des listes aux élections départementales. Pendant ce temps, le PG fait bande à part, Nouvelle Donne est d'accord sur le texte mais ne va pas plus loin, EELV refuse la position du PG vis à vis du PS...

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L'initiative pour une Majorité citoyenne dans le Jura pour la préparation des élections départementales des 22 et 29 mars, n'a pas aussi bien réussi dans le Doubs. Bien que commencée en même temps, fin novembre, elle a très vite vu le Parti de gauche faire bande à part, laissant trois autres composantes du Front de gauche (Ensemble, PCF et Citoyens engagés) tenter des convergences avec Nouvelle Donne et Europe-Écologie Les Verts. Quant aux citoyens, à part les Citoyens engagés, en fait les adhérents directs du Front de gauche qui n'adhèrent à aucune de ses composantes, ils n'ont pas d'emblée été sollicités.

C'est désormais chose faite avec la convocation d'une assemblée générale extraordinaire, mardi 27 janvier à Besançon, où il s'agira de « discuter, échanger et élaborer les listes ». Ceci étant, malgré l'intense activité de contacts entre les petites planètes militantes de cette galaxie, « les résultats ne sont pas à la hauteur de notre ambition », reconnaît Georges Ubbiali (Ensemble). Certes, tout n'est pas désespéré : si les échanges avec Nouvelle Donne sont jugés positifs avec l'accord sur un texte, ils ne débouchent pas sur la participation de Nouvelle Donne à l'attelage électoral en cours de constitution. Ce n'est pas non plus « fini » avec EELV : « une ouverture est toujours possible ». Elle pourrait se traduire, ici et là, par un pacte de non concurrence, voire un appel réciproque...

Emmanuel Girod : « on n'a pas eu de réponse des autres »
« On a eu des réunions le 26 novembre et le 8 décembre à Besançon, on a proposé la démarche majorité citoyenne, mais on n'a pas eu de réponse des autres », dit Emmanuel Girod. « C'est ambitieux ce qu'on fait, il faut le tenter, les citoyens qui nous accompagnent sont enthousiastes... On voudrait un embryon de quelque chose pour le long terme... »

La position jugée trop raide du PG

La position du Parti de gauche, jugée un peu raide, est en partie à l'origine de cet accord imparfait, du moins incomplet entre les différentes forces situées entre le PS et l'extrême gauche. Notamment sur « la question du deuxième tour », explique Joseph Gosset (Citoyen engagé). « Le PG a fait savoir qu'il ne choisirait pas entre le PS et le FN », regrette Gabriel Viennet (Ensemble) qui revit les divergences insurmontables des municipales bisontines : quand le PG ne donnait aucune consigne pour le second tour, ses partenaires appelaient à battre la droite.

Le PG n'avait alors pas apprécié que le PCF fasse liste commune avec le PS : « il nous en veut encore, mais ce n'est plus la question à l'ordre du jour », explique Elsa Maillot, devenue conseillère municipale en mars dernier. De son côté, Emmanuel Girod, le secrétaire départemental du PG, ne fait pas dans la dentelle : « le PC est un courant du PS, comme on l'a fait il y a dix ans... »

« Surmonter le clivage entre politiques et citoyens... »

Tous s'accordent, en théorie, sur la démarche citoyenne, l'ouverture. Georges Ubbiali fait référence à l'appel national des Chantiers de l'espoir « qui va des Verts au Front de gauche ». Marie-Odile Crabbe-Diawara (Ensemble) insiste sur l'ouverture sur « les forces syndicales ou associatives : des partis soutiennent la démarche citoyenne, on voudrait que des citoyens s'impliquent en politique. Il ne faut plus que les élus soient, comme aujourd'hui, dans leur tour d'ivoire. Il faut surmonter ce clivage entre politiques et citoyens... »

Quoi qu'il en soit, ce 27 janvier sera une étape. Ensuite, les signataire de l'Appel pour une dynamique solidaire, écologique, citoyenne se donnent jusque mi février pour composer des quadrinômes dans une bonne partie des 19 cantons. D'ici là, on aura vu le résultat de la législative d'Audincourt où le suppléant du candidat PCF adhère à Ensemble. Et on aura un peu mesuré l'effet du « contexte national ».

 

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