Jeantet ferme au Luxembourg

La filiale luxembourgeoise des Transports Jeantet de Besançon, a été déclarée en faillite par le tribunal de commerce de Luxembourg. Pour les 19 salariés, le coup est d'autant plus rude que la cessation d'activité a été immédiate.

Translaure, la filiale luxembourgeoise des Transports Jeantet de Besançon, a été déclarée vendredi en faillite par le tribunal de commerce de Luxembourg. Pour les 19 salariés, essentiellement lorrains, mais aussi franc-comtois et belges, le coup est d'autant plus rude que la cessation d'activité a été immédiate. Au siège de Translaure, à Dudelange, ville de 18 000 habitants à quelques kilomètres de la frontière française, c'est un curateur qui a annoncé la nouvelle par téléphone, vendredi à midi.
Le curateur est l'équivalent luxembourgeois du mandataire liquidateur français. Il a demandé aux administratifs de donner l'ordre aux quinze chauffeurs, en pleine livraison en plusieurs lieux, à parfois des centaines de kilomètres, de rapatrier les camions à Besançon ou Sarreguemines, de laisser clés et papiers, et de rentrer chez eux. Hier, les chauffeurs en colère se sont rendus à Dudelange pour prendre quand même le travail : « Ce qu'on nous a dit, c'est virtuel. Tout s'est fait au téléphone, on n'a pas eu de lettre de licenciement. On se rend sur notre lieu de travail, sinon c'est une faute grave », dit l'un d'eux.
Ils ont également en travers de la gorge l'absence de paiement des avances sur frais, en général réglées le 20 du mois. Ils se demandent aussi s'ils vont toucher leur salaire de novembre. Ils s'inquiètent de la possible absence de préavis ou d'indemnités, le droit social luxembourgeois étant moins protecteur que le droit français. Ils craignent aussi des difficultés pour retrouver un emploi en France car la FCO y est obligatoire, mais pas avant 2012 au Luxembourg. La FCO est un certificat de capacité que les conducteurs doivent renouveler tous les 5 ans, or elle coûte environ 600 euros et les chauffeurs de Translaure ne l'ont pas...
Selon nos informations, Translaure réalisait un chiffre d'affaires annuel d'environ 1,8 million d'euros, mais enregistrait des pertes depuis plusieurs années, à raison de 150 000 euros par an. L'engagement cette année d'un gérant qui a embauché un affréteur semble avoir développé l'activité. Manifestement pas assez au vu de la décision de Jacques Jeantet de demander la mise en faillite.
La maison mère a réalisé ces quatre dernières années des bénéfices de 383 000 à 540 000 euros par an pour un chiffre d'affaires d'une vingtaine de millions. Elle a fait appel d'une récente condamnation pour prêt et fourniture illégaux de main-d'oeuvre et travail dissimulés.
Selon son site internet, le groupe emploie 450 salariés dont 250 conducteurs en France, et a 500 véhicules. Très présent dans le grand Est, avec notamment des plateformes à Nancy, Reims et Dijon, il est aussi implanté à Luxeuil, Lyon, Marseille, dans l'ouest, en Ile-de-France et en Slovaquie.
Jacques Jeantet n'avait, hier soir, pas donné suite à notre demande d'entretien.

 

 

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