Jean Rosselot : « s’il y a une liste dissidente, je l’écrase »

Chef de file de l'opposition municipale depuis 2001, Jean Rosselot (UMP) flingue ses colistiers dans un entretien à La Presse bisontine accordée avant l'élection du président de l'UMP. Il persiste et chambre Jacques Grosperrin...

Jean Rosselot

C'est la distribution de baffes. Jean Rosselot joue les pères fouettard de la droite bisontine en flinguant presque tous ses colistiers. Galant, il commence par trois femmes qui lui ont "claqué dans les doigts", Mireille Péquignot, Martine Jeannin et Catherine Gelin qui "n'avaient pas ancré en elles le sentiment fort de loyauté qu'elles devaient à leur tête de liste". Il règle son compte à Michel Omouri taxé "d'ingratitude". Et même à Jacques Grosperrin qui n'est pas conseiller municipal et fait figure de possible tête de liste pour 2014. Si l'ancien député a "une expérience et une image", il a surtout "un retard à combler dans la connaissance des dossiers municipaux" et "doit se préoccuper davantage du sort de la ville".
Les seuls qui semblent avoir grâce à ses yeux sont les anciens giscardiens de l'UMP, Pascal Bonnet et Jean-Marie Girerd. Le premier est candidat depuis plus d'un mois à la candidature pour tirer la liste de droite aux municipales de 2014, il est depuis peu rejoint dans cette ambition par Jean Rosselot qui a annoncé briguer une troisième fois la première place après ses deux échecs de 2001 et 2008.
Nous avons interrogé l'affable professeur de droit, lors d'une conversation téléphonique hachée puisqu'il était dans le TGV...

Vous y allez fort avec vos amis !
Vous trouvez que je suis si dur ?

La situation nationale de l'UMP modifie-t-elle la donne au niveau local ?
Oh non... Il y a eu quelques friction, mais ce n'est rien du tout. Comme tous les provinciaux, on est malheureux... On n'a pas besoin de la dynastie Le Pen pour nous donner des leçons. Copé n'est pas un tendre et Fillon a souffert le martyre en faisant campagne avec sa jambe cassée...

Pouvez-vous vous en remettre politiquement ?
On est des petits. Cela se passe au niveau national...

Il y a quand même 134 anciens ministres et parlementaires pour Fillon que vous avez soutenu...
Oui. Je me souviens de Balladur et Chirac qui avaient la présidentielle en ligne de mire... C'était violent, comme les primaires à gauche, quand on voit comme Martine [Aubry] a vomi sur Hollande...

Ce n'est pas qu'une querelle de chefs quand on entend Fillon parler de morale...
Fillon, c'est "je rassemble". Copé, qui est fils d'un raflé, c'est "faut pas qu'on m'emmerde"... Ils ont une petite différence de comportement. C'est dommage, ils sont complémentaires...

Diriez-vous aujourd'hui la même chose qu'à nos confrères de la Presse bisontine avant l'élection du président de l'UMP ?
Oui, absolument. Je suis passé un peu à table car la politique, ça doit être collectif. Les voilà qui font leur groupe, se présentent aux législatives... La Presse bisontine a dit que je suis un peu isolé, c'est un peu vrai... Il y a Pascal Bonnet, dont les ambitions sont légitimes, mais c'est moi qui l'ai fait élire... Ce qui me rassure, c'est que les gens me connaissent. Au rendez-vous de l'âge, une dame de 79 ans m'a sauté au cou en me disant que j'étais mal entouré...

Ne craignez-vous pas une liste dissidente ?
D'abord, on est candidat à la candidature... Et s'il y a une liste dissidente, je l'écrase. Les gens viennent à moi. Mais si Grosperrin y va, je serai derrière lui... Je ne fais pas ça pour moi.

Pourquoi dîtes-vous de Jacques Grosperrin qu'il ne bosse pas ses dossiers ?
Ah, ils ont mis ça... Il le sait, on lui a toujours dit, tout le monde le sait, ça le fera peut-être bouger. Ce n'est pas méchant, c'est juste pour le stimuler... Quant à Françoise Branget, elle a vite caleté au Conseil régional car il y a moins de travail qu'au conseil municipal. Je lui ai dit "tu es partie comme une voleuse". Je peux distribuer quelques leçons à mon âge.

Vous dézinguez sacrément !
Quand il y a 29 adjoints à l'agglo, des milliers de fonctionnaires en face, il faut tenir la route pour lever quelques lièvres, de la cuisine centrale au Pavé dans la marre...

Les difficultés de Jean-Louis Fousseret, c'est une chose, avoir un projet en est une autre. En avez-vous un ?
Il va être bien. L'école numérique, des tableaux interactifs... Je provoquerai un bond en avant... J'ai envie de lancer une maison de l'histoire et du tourisme des Deux Bourgognes... Quant au pôle métropolitain, c'est une catastrophe. Fousseret en a fait un avec la moitié sud de la Franche-Comté, donc Chevènement en a fait un au nord...

Quand présenterez-vous votre projet ?
Tant que je ne suis pas investi, je ne le présente pas... Mais vous avez raison, il faut le présenter le plus tôt possible, il faut un projet pour être investi.

Janvier ? Mars ?
Oui, peut-être... Vous savez, j'ai un club, "Synergie et Performance", les mots clés d'aujourd'hui.

 

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