Jean-François Longeot ne veut pas d’arbitrage du FN

Le sénateur-maire UDI d'Ornans souhaite que la droite se positionne avant les élections départementales sur quoi faire en cas d'égalité droite-gauche au soir du second tour.

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Votre soutien personnel à Vincent Fuster et Yves-Michel Dahoui, candidats socialistes à leur réélection aux départementales à Besançon, fait grincer des dents à droite...

J'avais peur que ces élections s'enlisent... Plus sérieusement, tout le monde était traumatisé le soir de la législative d'Audincourt. Tout le monde disait « il faut en tirer les conséquences ». Mais on n'a rien tiré du tout. Depuis 2012, sur treize législatives partielles, on en a gagné douze et perdu une. Les dirigeants de l'UMP peuvent-ils en tirer les leçons ? Dire que le candidat est con n'est pas gentil d'autant qu'il a été désigné. Je suis outré, frustré. On annonce 50% d'abstention à ces élections départementales et un FN à 25 ou 30%. Il n'y aura donc pas de triangulaire. Quand le FN sera au second tour, la gauche va soutenir la droite, et la droite soutenir la gauche, ça ira dans le sens de Mme Le Pen avec un front républicain. Mais quand va-t-on mener une vraie politique pour le monde rural où le vote FN est important ? Il faut arrêter de gémir !

N'y a-t-il pas de la politique derrière votre soutien à Fuster et Dahoui, au delà de l'amitié que vous pouvez leur porter ?

Ce n'est pas de la politique ! L'UMP a monté ça en épingle. J'ai beaucoup d'amis qui ont reçu des mails de Michel Vienet (secrétaire départemental de l'UMP) disant que j'allais au PS. C'est clair, je suis de droite et je n'ai pas l'intention d'aller au PS.

Michel Zumkeller, député UDI du Territoire de Blefort, dit que votre soutien n'engage pas l'UDI...

Je n'ai pas de souci avec ce qu'il dit, je le respecte... Si vous voyiez les mails de simples simples citoyens qui me disent bravo...

Quand vous soulignez la compétence de Fuster et Dahoui, n'est-ce pas, en creux, suggérer l'incompétence de leurs adversaires de droite pour gérer le département ?

Je dirais l'inverse. Il y a de bonnes compétences à droite et à gauche.

Suggérez-vous une alliance au-delà des appareils le soir du deuxième tour ?

Je crois aux hommes et aux femmes du pays. Va-t-on enfin remettre l'église au centre du village ?

Philippe Gonon, candidat UDI à Besançon : « l'intérêt général veut qu'on s'entende »
« On ne pourra pas rester à 9-9 et se regarder dans le blanc des yeux avec le FN allant d'un côté à l'autre : ce n'est pas un mec qui fera basculer une majorité ! Il faudra une discussion, un modus vivendi, un accord à géométrie variable. »
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Votre soutien consiste-t-il à éviter que le département se retrouve dans la situation des élections régionales de 1998, quand droite et gauche avaient 17 sièges et le FN 9 ?

Si le FN prend un canton dans le Doubs et qu'on est à 9-9, qu'est-ce qu'on fait ? On n'a anticipé sur rien du tout. Le troisième tour est aussi important que les deux premiers, dans toute la France.

Manquez-vous de confiance envers certains candidats UMP sur leur attitude vis à vis du FN ?

Ce n'est pas un problème de personnes. Il faut être clair avant l'élection.

Vous poussez les partis de droite à envisager l'hypothèse d'un arbitrage du FN ?

Pour moi, il n'y a pas d'arbitrage. Si j'étais désigné candidat à la présidence par mon camp, ce qui n'est pas possible car je ne suis pas candidat, avec une égalité de 9-9 entre droite et et gauche et que j'étais élu avec 10 voix...

Que feriez-vous ?

J'espère que ce scénario ne se produira pas.

Que proposez-vous aujourd'hui ?

J'ai rué dans les brancards il y a déjà quelques semaines. Je ne vais pas encore donner des conseils, on va dire que je m'occupe de ce qui ne me regarde pas... Je ne partage en aucun cas les politiques nationales menées par François Hollande et Manuel Valls, mais pour une élection locale, c'est différent. Surtout quand on voit le FN monter les marches une à une...

Que feriez-vous à 9-9 ?

Je ne me présenterais pas. Ou on est élu avec 18 voix ou on n'est pas dans la situation d'être élu avec 10.

Interrogé sur l'hypothèse d'un canton gagné par le FN en même temps que se produirait une égalité droite-gauche, Claude Jeannerot a expliqué : « nous chercherions à faire front commun avec la droite républicaine pour éviter que le FN n'impose ses choix ». Imagine-t-il dans l'hypothèse d'égalité, un accord de gestion droite-gauche, dans le style de la « grande coalition » qui gouverne l'Allemagne ? Il ne veut pas dévoiler ses plans et répond : « nous regarderions le moment venu ».
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La question a été posée à Claude Jeannerot le 16 janvier (voir ci-contre). Que pensez-vous de sa réponse ?

Je ne peux pas dire le contraire, ni dire que je suis d'accord car Michel Vienet dirait que j'ai ma carte au PS ! Ce n'est pas une question politique, mais une question de bon sens. Vous pourriez me donner un immense appartement à Besançon, trois voitures avec chauffeur pour gouverner avec le FN, je dis non, non et non. Vincent Fuster et moi avons été élus en 1998, lui dans l'opposition, moi dans la majorité. En 2004, ça a changé. Mais on a toujours travaillé ensemble. A l'UMP, ils ont dit que je soutenais Claude Jeannerot, mais ce n'est pas vrai. L'UMP n'a pas accepté que je sois candidat aux sénatoriales, que j'ai gagné, que je ne me sois pas inscrit au groupe UMP. Jacques Grosperrin a dit que le costume de sénateur était trop grand pour moi. Moi, je reste poli vis à vis de lui.

Vous proposez d'aller plus loin que la majorité politique arithmétique ?

J'aimerais bien, mais vous voyez la volée de bois vert que je prends ! Je mets en cause quelques dirigeants de l'UMP, pas les militants.

 

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